Michel-Edouard-Leclerc-interview
Michel-Édouard Leclerc dénonce la «dramaturgie» autour de la dette, plaidant pour la croissance et la consommation. Il propose une réforme fiscale et un fonds souverain financé par les plus riches pour plus de justice sociale.

Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des supermarchés E.Leclerc, a récemment fustigé la façon dont le gouvernement aborde la question de la dette, qualifiant ces discussions de «dramaturgie». Selon lui, personne ne parle de croissance, alors que c’est le levier principal pour résorber la dette publique. Il insiste sur le fait que la meilleure approche est de stimuler le chiffre d’affaires et la croissance économique, plutôt que de créer de l’anxiété au sein de la population.

Le dirigeant souligne que près de 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France, et que ces ménages sont particulièrement sensibles aux promotions. L’anxiété actuelle est exacerbée par le contexte politique, le manque de clarté et les annonces du gouvernement et des parlementaires. Michel-Édouard Leclerc avertit que ce n’est pas la finance qui compromettra la croissance française, mais plutôt une chute de la consommation, qui représente la moitié de la croissance du pays.

Abordant la question de la justice sociale, il estime qu’une réforme fiscale en ce sens est légitime. Il s’interroge sur la pertinence de demander des efforts supplémentaires à la moitié des Français qui gagnent moins de 1 900 euros par mois. Pour financer des secteurs comme le logement social et les hôpitaux, il propose d’«utiliser l’argent des riches» et de créer un fonds souverain, arguant qu’il n’est pas problématique de générer de la dette pour financer des actifs tangibles.

Interrogé sur une éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2027, Michel-Édouard Leclerc a catégoriquement répondu par la négative, affirmant qu’il préfère rester «sur le terrain» pour le moment.