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Le chercheur français Laurent Vinatier, déjà condamné en Russie pour non-enregistrement comme « agent étranger », est convoqué pour espionnage, risquant 20 ans de prison. Ses parents expriment leur vive inquiétude.

Laurent Vinatier, un chercheur français incarcéré en Russie, est de nouveau au centre de l’attention. Condamné en juin 2024 à trois ans de prison pour ne pas s’être enregistré comme « agent étranger », il fait désormais face à de nouvelles accusations d’espionnage. Cette situation a plongé ses parents dans une vive inquiétude, comme en témoigne leur récente intervention sur France 2. Ils craignent un emprisonnement de longue durée, potentiellement 20 ans, ce qui rendrait un retour en France de leur vivant improbable.

Âgé de 49 ans, Laurent Vinatier était conseiller au Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse spécialisée dans la médiation des conflits. Son interpellation à Moscou en juin 2024 s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Paris et Moscou. Initialement, ce russophile avait plaidé coupable pour le non-respect de la loi sur les « agents étrangers », espérant ainsi une peine réduite. Sa condamnation à trois ans de prison avait été confirmée en appel en février dernier, le Quai d’Orsay dénonçant alors l’arbitraire de la décision et exigeant sa libération, ainsi que l’abrogation de cette loi controversée.

Cependant, des documents judiciaires publiés à la mi-août révèlent une nouvelle convocation pour espionnage, un chef d’accusation qui pourrait lui valoir jusqu’à 20 ans de détention. Ses parents, Brigitte et Alain Vinatier, rejettent catégoriquement ces accusations, soulignant la transparence du travail de leur fils pour une ONG. Ils n’ont pas revu leur fils depuis un an et demi et leurs échanges de lettres sont soumis à la censure. Malgré tout, Laurent Vinatier y exprime ses espoirs de retour en France.

La famille fonde désormais ses espoirs sur un éventuel échange de prisonniers, à l’image de l’opération majeure de l’été dernier qui avait permis la libération de 24 personnes détenues dans sept pays, dont 16 en Russie et en Biélorussie. Cette option représente un mince espoir pour revoir leur fils un jour.