
Lucile Hadzihalilovic, cinéaste française reconnue pour son approche visuelle unique, présente son quatrième long-métrage, « La Tour de glace », salué comme un chef-d’œuvre. Née à Lyon en 1961, Hadzihalilovic est une véritable orfèvre de l’image, ses films se caractérisant par des contes délicatement sombres. On se souvient de ses œuvres précédentes telles que « Innocence » (2004), où des fillettes explorent un monde clos, « Evolution » (2015), avec des femmes infirmières prodiguant des soins étranges à des garçons, et « Earwig » (2023), une histoire de fillette à la mâchoire de cristal. Chacune de ses créations offre des plans mémorables, à la frontière du rêve et de l’inconscient, souvent centrés sur des figures féminines fortes et peu d’influences masculines.
L’artiste, dont la singularité lui vaut une rétrospective à La Cinémathèque française, a été récompensée par l’Ours d’argent de la meilleure contribution artistique à la Berlinale pour « La Tour de glace ». Ce drame fantastique est une libre adaptation de « La Reine des neiges » d’Andersen, et met en scène deux personnages féminins en miroir. D’un côté, une adolescente prénommée Jeanne (Clara Pacini), en fugue, se réfugie dans un studio de cinéma et développe une fascination pour l’actrice principale. De l’autre, la star de cinéma Cristina (Marion Cotillard) incarne la Reine des neiges, vêtue de tenues immaculées.
Marion Cotillard, habituée des productions grand public, y est transcendée, évoluant dans un décor de fausses montagnes scintillantes de sucre glace. Le film, situé dans les années 1970, explore la dynamique complexe d’une relation entre l’actrice et l’adolescente. Ce conte moderne de Hadzihalilovic, salué pour son esthétique envoûtante et sa méditation sur l’art et l’identité, marque le retour de Marion Cotillard sous la direction de la cinéaste, après leur collaboration dans « Innocence » en 2004. « La Tour de glace » est une coproduction franco-germano-italienne, distribuée par Metropolitan Filmexport en France depuis le 17 septembre 2025.