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La Poste annonce une hausse moyenne de 7,4 % des tarifs postaux et des colis au 1er janvier 2026, incluant une augmentation de 9,35 % pour la lettre verte. Cette mesure vise à compenser la baisse du volume de courrier et à garantir la pérennité du service universel.

La Poste annonce une augmentation moyenne de 7,4 % des prix d’affranchissement des courriers et colis dès le 1er janvier 2026. Cette décision, encadrée par l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), s’inscrit dans un contexte de baisse continue des volumes de courrier, impactant les revenus du groupe public. Le service universel postal, qui garantit une distribution six jours sur sept sur l’ensemble du territoire, nécessite des ajustements tarifaires pour assurer sa pérennité et une qualité de service élevée. La Poste a d’ailleurs été renouvelée pour dix ans dans son mandat de prestataire de ce service essentiel.

Dans le détail, la très utilisée lettre verte connaîtra une hausse de 9,35 %, passant de 1,39 euro en 2025 à 1,52 euro en 2026. Le tarif de la lettre recommandée (jusqu’à 20g) atteindra 6,11 euros, contre 5,74 euros précédemment. La lettre « services plus », pour les envois de documents importants, passera à 3,47 euros (contre 3,15 euros). L’e-lettre rouge, pour les envois urgents distribués le lendemain, coûtera 1,60 euro (contre 1,49 euro). Enfin, la lettre internationale jusqu’à 20 grammes verra son prix passer de 2,10 euros à 2,25 euros.

Les tarifs des Colissimo envoyés par les particuliers augmenteront également en moyenne de 3,4 % pour toutes les destinations, nationales et internationales. Une note positive cependant : les tarifs d’envoi de colis entre la métropole et l’outre-mer diminueront de près de 5 %, grâce à la détente sur le coût du fret aérien. Malgré ces hausses successives, La Poste estime que le budget annuel des ménages pour les services postaux devrait diminuer de 6 % en 2026, en raison de la baisse des envois de courriers. En 2025, ce budget s’élevait en moyenne à 28 euros par an.

Ces augmentations sont justifiées par la nécessité de faire face à une diminution significative du trafic postal : de 18 milliards de lettres acheminées en 2008, le volume est tombé à 6 milliards en 2023, avec une prévision de 3 milliards d’ici 2030. Cette érosion représente une perte annuelle de chiffre d’affaires d’environ 500 millions d’euros pour La Poste. De plus, les missions de service public de La Poste (distribution du courrier, de la presse, accessibilité bancaire) ne sont pas intégralement financées par l’État, entraînant un manque à gagner estimé à 1,2 milliard d’euros en 2023. Le syndicat SUD-PTT dénonce cette stratégie, arguant que La Poste affiche un bénéfice de 1,4 milliard d’euros et que la suppression du timbre rouge a accéléré la baisse des volumes. En Europe, la France se positionne déjà parmi les pays où l’affranchissement est le plus cher.