
Trente-sept ans après le « lundi noir » du 19 octobre 1987, les marchés financiers se souviennent de ce krach boursier, le premier que connut la publication spécialisée La Lettre des placements. Cet événement, bien que violent, a eu des conséquences économiques bien moins dramatiques que la Grande Dépression de 1929, à laquelle il est souvent comparé. Le 19 octobre 1987, l’indice Dow Jones a chuté de 22,6%, pulvérisant le record de baisse de 1929 (-12,6%). En France, la Bourse de Paris a également été touchée, avec une chute de 9,7%.
Le « lundi noir » de 1987 trouve ses origines dans plusieurs facteurs. Une remontée des taux d’intérêt à long terme, une bulle spéculative après des années de hausse boursière, et l’introduction de systèmes de trading informatisés ont contribué à la panique. Ces derniers, encore balbutiants, ont aggravé la chute en déclenchant des ventes automatiques massives.
Contrairement à 1929, la crise de 1987 n’a pas débouché sur une récession économique mondiale. La Réserve fédérale américaine, sous la direction d’Alan Greenspan, a réagi rapidement en inondant le marché de liquidités, évitant ainsi un effondrement du système financier. Les régulateurs ont également mis en place des coupe-circuits pour prévenir les réactions en chaîne liées à l’informatisation des marchés.
Ce krach est survenu pendant le premier septennat de François Mitterrand, une période de forte libéralisation économique en France, marquée par des privatisations et une bourse particulièrement dynamique. La fin du monopole des agents de change à Paris, prévue pour janvier 1988, était même en discussion avant l’événement. Le parcours de La Lettre des placements, créée en 1983, illustre la manière dont les publications financières ont dû s’adapter à ces chocs soudains, offrant des conseils d’investissement dans un contexte boursier en pleine mutation.