
Le trio hip-hop nord-irlandais Kneecap a livré une performance très attendue et controversée au festival Rock en Seine à Saint-Cloud, le 24 août 2025. Le groupe, connu pour ses prises de position pro-palestiniennes, a de nouveau critiqué la politique israélienne à Gaza, déclenchant une vive polémique avant et pendant leur concert d’une heure.
Devant plusieurs milliers de spectateurs, Kneecap a scandé des slogans tels que « Free, free Palestine ! » au début et à la fin de leur set, un cri repris par une foule enthousiaste où se mêlaient keffiehs et maillots irlandais. Le groupe a également affirmé ne pas être « contre Israël » mais en colère, tout en dénonçant Benjamin Netanyahu comme un « criminel de guerre » et qualifiant les événements à Gaza de « génocide ».
Cette performance s’est déroulée sous haute surveillance, notamment en raison des poursuites pour « infraction terroriste » visant Liam O’Hanna, alias Mo Chara, l’un des membres de Kneecap. Il est accusé d’avoir arboré un drapeau du Hezbollah lors d’un concert à Londres en 2024. Mo Chara a comparu devant la justice britannique, avec une décision ajournée au 26 septembre. Le groupe a nié les allégations, affirmant que le drapeau leur avait été lancé sur scène.
La présence de Kneecap à Rock en Seine a entraîné le retrait de subventions publiques. La ville de Saint-Cloud a annulé sa contribution de 40 000 euros, et la région Île-de-France a suspendu ses aides pour l’édition 2025, qui s’élevaient à 295 000 euros en 2024, plus 150 000 euros d’aides indirectes. Cependant, ces désengagements n’ont pas compromis la viabilité du festival, dont le budget est estimé entre 16 et 17 millions d’euros.
Malgré les controverses, Kneecap continue sa tournée à guichets fermés. Après avoir accusé Israël d’être un « État criminel de guerre » à Glastonbury, le groupe a été interdit d’entrée en Hongrie, les privant du festival Sziget. En France, leurs précédents concerts aux Eurockéennes de Belfort et au Cabaret Vert de Charleville-Mézières se sont déroulés sans incident. Matthieu Ducos, directeur de Rock en Seine, a défendu la liberté d’expression du groupe, malgré les appels à la déprogrammation de personnalités comme Yonathan Arfi du CRIF et les avertissements du ministre de l’Intérieur, Bruno Retaileau.