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François Rebsamen, ministre démissionnaire, appelle à un « budget de justice fiscale et sociale » et à la taxation des hauts revenus, jugeant le fonctionnement de l'État trop coûteux et déconnecté des réalités provinciales.

Dans un entretien accordé au Parisien ce vendredi, François Rebsamen, ministre démissionnaire chargé de la Décentralisation, a appelé à l’adoption d’un « budget de justice fiscale et sociale ». Alors que le gouvernement Bayrou a alerté sur l’état des comptes publics, l’ancien socialiste estime qu’un « changement de fonctionnement » de l’État est nécessaire pour réaliser des économies substantielles. Il juge notamment « invraisemblable qu’il n’y ait pas une taxation des plus hauts revenus ».

François Rebsamen met en avant la nécessité de rationaliser les dépenses de l’État, soulignant que « l’excès de normes coûte à peu près quatre points de PIB à l’État en dix ans ». Il critique le fonctionnement d’une « technocratie parisienne » qui, selon lui, « ignore à peu près tout de la vie des gens de province », et affirme que cette situation « ne peut plus durer ». Concernant la dette, il préconise un désendettement progressif pour ne pas nuire à la croissance, jugeant « pas raisonnable de dire qu’on arrivera sous la barre des 3 % (de déficit) en 2029 », et suggère d’étaler cet effort sur six ans, jusqu’en 2032.

Ces questions seront au cœur des débats pour l’adoption du budget 2026. Des négociations sont en cours entre le nouveau Premier ministre et les partis politiques. Le président de Dijon Métropole insiste sur la nécessité de « trouver un équilibre » pour assurer la « stabilité » du pays et des entreprises françaises. Rebsamen exprime cependant des « plus grandes réserves » vis-à-vis de la taxe Zucman, qu’il considère comme un « nouveau totem » de la gauche, craignant son impact sur les startups.

Paradoxalement, il estime que les grandes entreprises doivent aussi participer à l’effort de redressement des finances publiques. Il propose d’élargir l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) afin de « restaurer la confiance » et la « solidarité nationale » par un « effort particulier demandé aux plus aisés ». Il se dit également favorable à une taxation accrue de la transmission des plus gros patrimoines.