Des mails incessants, des horaires à rallonge et une angoisse palpable : de nombreux jeunes professionnels, comme Chloé, doctorante de 24 ans, et Lucas, facteur de 23 ans, témoignent d’une dégradation significative de leurs conditions de travail. Ce phénomène, loin d’être isolé, touche divers secteurs et révèle une pression croissante exercée sur cette génération.
Chloé, au sein d’un laboratoire de recherche public, décrit une surcharge de missions pour son encadrante, répercutée sur toute l’équipe faute de moyens pour créer de nouveaux postes. Cette situation génère un surmenage collectif et un manque de repos criant. Le monde de la recherche, bien que passionnant, peut se montrer particulièrement exigeant, poussant les jeunes chercheurs à des niveaux de stress élevés et parfois à l’abandon de leur parcours doctoral en raison de la pression et de l’épuisement.
Lucas, facteur à Saint-Ouen, fait face à des exigences accrues de sa direction, liées à l’introduction de nouveaux services. Malgré l’absence de compensation financière, l’injonction est claire : « C’est pour garder ton travail. » Cette pression l’incite, comme beaucoup de ses collègues, à travailler davantage tout en se plaignant discrètement. Les changements d’organisation du travail à La Poste, motivés par la recherche d’efficacité, ont transformé le quotidien des facteurs, les soumettant à de nouvelles injonctions productives.
Ces situations ne sont pas des cas isolés. Des études récentes montrent une augmentation alarmante du burn-out et de la dépression chez les jeunes de 20 ans, avec une hausse de 44% en cinq ans du nombre de personnes incapables de travailler pour ces raisons. Les jeunes professionnels sont plus stressés que la moyenne des salariés, et une proportion significative d’entre eux jugent négativement leur santé mentale et souffrent de troubles du sommeil. Le manque de reconnaissance et la surcharge de travail sont des facteurs majeurs de stress, affectant le bien-être et la motivation. Le burnout chez les jeunes est une réalité préoccupante, avec 55% des moins de 29 ans souffrant de détresse psychologique selon une enquête de 2023.
