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Le marché de l'emploi se tend pour les jeunes ingénieurs en 2024. Enzo, jeune diplômé, témoigne des difficultés croissantes, malgré des conditions d'embauche avantageuses une fois le poste décroché. Le manque d'expérience reste un frein majeur.

Enzo, jeune diplômé de l’École nationale de la statistique et de l’administration économique (Ensae), fait face à une réalité de l’emploi bien différente de celle qu’il anticipait. Alors qu’en 2023, les offres affluaient sur LinkedIn, la situation s’est tendue fin 2024, au point de devenir « franchement sordide » selon ses propres termes. Le jeune homme de 25 ans, ingénieur en informatique, collectionne les refus automatisés, une expérience qui contraste fortement avec ses attentes initiales.

Son amertume est palpable lorsqu’il évoque la période faste de ses études, où il pensait que les « trente glorieuses » de l’emploi perduraient. Le « retour au XXIe siècle est très dur à vivre », confie-t-il, alors qu’il cherche activement un poste dans sa branche depuis près d’un an. Actuellement hébergé chez sa mère en banlieue parisienne, il bénéficie du chômage grâce à son alternance effectuée en master, un maigre lot de consolation face à ses difficultés d’insertion professionnelle.

Cette situation n’est malheureusement pas isolée. Le marché du travail pour les jeunes diplômés ingénieurs s’est effectivement complexifié en 2024. Le taux net d’emploi pour cette catégorie a reculé de 7,2 points, atteignant 82,4 % en 2024, d’après la Conférence des Grandes Écoles (CGE). Ce ralentissement est attribué à un contexte économique général moins favorable et à une contraction du marché de l’emploi cadre. Les jeunes, souvent sans expérience significative, sont les premiers touchés par cette conjoncture.

Malgré ces obstacles, les conditions contractuelles restent relativement solides une fois l’emploi trouvé. Près de 85 % des ingénieurs recrutés en France bénéficient d’un contrat à durée indéterminée (CDI), et plus de 90 % accèdent au statut cadre dès leur premier poste. Le délai d’insertion reste court pour beaucoup, plus de huit jeunes diplômés sur dix trouvant un emploi dans les deux mois suivant l’obtention de leur diplôme. Cependant, le manque d’expérience professionnelle demeure le frein principal identifié par les jeunes ingénieurs en recherche d’emploi. L’apprentissage et les stages prolongés sont donc des leviers essentiels pour sécuriser leur insertion professionnelle.