
Quarante-cinq ans après son arrivée en France, Jaleh Bradea est revenue à l’Alliance française de Paris, un lieu emblématique de son apprentissage du français. En 1980, fuyant l’Iran post-révolution islamique, elle et sa famille sont arrivées à Paris, où le ciel gris et la pluie contrastaient fortement avec la chaleur et la clarté d’Ispahan. Ce départ précipité s’est fait sous le prétexte de vacances de deux mois, avec le strict nécessaire dans les valises, pour ne pas éveiller les soupçons des Gardiens de la révolution.
La révolution islamique, qui avait eu lieu un peu plus d’un an auparavant, en 1979, a bouleversé la vie en Iran, entraînant des changements radicaux dans la société. Les parents de Jaleh, son père chercheur en pharmacie et toxicologie et sa mère bénévole auprès de l’impératrice Farah Diba pour l’autonomie des femmes, espéraient un retour rapide. Cependant, la situation en Iran s’est tendue, rendant le retour impossible.
Jaleh Bradea, alors âgée de 10 ans, ses deux frères (14 et 16 ans) et ses parents, se sont installés en France. L’apprentissage du français à l’Alliance française est devenu une étape cruciale de leur intégration. L’Alliance française, fondée à Paris en 1883, est une institution reconnue d’utilité publique qui promeut la langue et la culture françaises à travers le monde. Elle accueille chaque année des milliers d’étudiants de diverses nationalités, offrant des cours et des ateliers pour tous les niveaux.
L’exil a été difficile pour de nombreux Iraniens, contraints de quitter leur pays en raison des changements politiques et de la répression. Ce phénomène, souvent désigné comme la « fuite des cerveaux », a vu de nombreux intellectuels et diplômés iraniens chercher des opportunités à l’étranger face à l’instabilité politique et sociale, au chômage et au manque d’installations scientifiques. Le parcours de Jaleh Bradea illustre la résilience et l’adaptation de ceux qui ont dû reconstruire leur vie loin de leur patrie.