
Les marchés financiers adoptent une posture de prudence à l’approche du symposium de Jackson Hole, rendez-vous annuel des banques centrales très attendu par le monde boursier. La Bourse de Paris, bien que résiliente face aux doutes entourant les valeurs technologiques américaines, n’a pas réussi à clôturer dans le vert. L’indice français a ouvert en territoire négatif, se rapprochant rapidement de l’équilibre, avant de glisser dans le rouge en fin de séance, sous l’influence de Wall Street.
La contraction du Nasdaq, alimentée par des interrogations sur les valorisations des « Sept Magnifiques » et l’ingérence grandissante de Donald Trump dans le secteur, pèse sur la confiance. Une étude du Massachusetts Institute of Technology, soulignant que 95% des projets d’IA intégrés ne génèrent aucun revenu, renforce ces doutes. Des valeurs françaises comme Schneider Electric et Legrand ont également été touchées.
Le CAC 40, porté par des entreprises comme Danone et L’Oréal, a brièvement franchi les 8 000 points, mais l’attentisme général des investisseurs a limité sa progression. Tous les regards sont désormais tournés vers le discours de Jerome Powell, patron de la Réserve fédérale américaine (Fed), attendu ce vendredi à Jackson Hole. Sa position sur la politique monétaire est scrutée de près, notamment après les récents chiffres de l’emploi qui plaident pour une baisse des taux. Cependant, le risque d’une inflation non maîtrisée persiste en raison des droits de douane. Selon John Plassard de Cité Gestion Private Bank, Powell « pourrait donner des indications sur la réunion de politique monétaire de septembre et la possibilité d’une baisse des taux ».
Les analystes anticipent majoritairement une baisse des taux dès septembre, voire au-delà, comme le souligne Kevin Thozet de Carmignac. En attendant, les « minutes » de la dernière réunion de la Fed, où deux gouverneurs s’étaient opposés au maintien des taux, seront analysées en détail. Du côté des valeurs, Danone a brillé avec une hausse de 3,12%, portée par ses solides résultats semestriels et la performance de la nutrition médicale en Chine. À l’inverse, Saint-Gobain a enregistré un recul de 3,13%, pénalisé par la cession d’un terrain de sa filiale australienne CSR. Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a quant à elle souligné l’incertitude persistante des politiques commerciales mondiales, malgré les récents accords.