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L'Italie, sous l'impulsion du parti Fratelli d’Italia, présente un projet de loi contre le séparatisme, visant à interdire le voile intégral en public et réguler les mosquées.

Inspirée par la France, l’Italie, sous l’impulsion du parti Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, a présenté un projet de loi visant à contrer le «séparatisme culturel» et le fondamentalisme islamique. Ce texte propose notamment l’interdiction du port du voile intégral dans tous les lieux publics, incluant écoles, universités, commerces et bureaux. Les contrevenants s’exposeraient à des amendes allant de 300 à 3000 euros.

Le projet de loi, qui a été déposé au Parlement, entend également réguler le financement des mosquées, renforcer les sanctions contre les mariages arrangés et prohiber les certificats de virginité. Andrea Delmastro, député et initiateur du projet, a souligné que «la liberté religieuse est sacrée, mais elle doit s’exercer au grand jour, dans le plein respect de notre Constitution et des principes de l’État italien.»

Cette initiative s’inscrit dans une volonté de «contrer la création d’enclaves» où la charia prévaudrait sur le système juridique italien, comme l’a précisé une responsable de l’immigration pour Fratelli d’Italia. La législation italienne actuelle, datant de 1975, interdit déjà la dissimulation complète du visage en public, bien qu’elle ne mentionne pas spécifiquement les burqas. L’Italie emboîte ainsi le pas à d’autres pays européens, comme la France (2011) et la Belgique, dont les interdictions ont été validées par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) au nom du «vivre ensemble».

Cependant, le projet suscite des interrogations. L’imam Massimo Abdallah Cozzolino, de l’association culturelle islamique Zayd Ibn Thabit, questionne l’utilité d’une telle mesure, arguant qu’une législation existe déjà et que cela pourrait «porter atteinte à l’identité religieuse d’une communauté». Malgré ces réserves, la large majorité gouvernementale au Parlement rend l’adoption de ce texte probable.