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Israel Vallarta, incarcéré sans jugement pendant près de vingt ans dans l'affaire Florence Cassez, a été acquitté et libéré. Une affaire emblématique des dysfonctionnements judiciaires mexicains.

Israel Vallarta, impliqué dans la retentissante affaire Florence Cassez, a été acquitté et libéré après près de vingt ans de détention sans jugement. Arrêté en 2005 pour enlèvement aux côtés de son ex-compagne française, il a enfin retrouvé la liberté ce jeudi 1er août. Son acquittement a été annoncé par la ministre de l’Intérieur, Rosa Icela Rodriguez, mettant un terme à une longue attente pour Vallarta, dont le cas est devenu un symbole des défaillances du système judiciaire mexicain.

Florence Cassez, appréhendée simultanément, avait quant à elle été libérée dès 2013. Sa libération était intervenue après la mise en lumière de vices de procédure et d’une « mise en scène » de leur arrestation, comme l’avait établi la Cour suprême du Mexique. Cette affaire a non seulement mis en lumière les dysfonctionnements judiciaires, mais a également déclenché une crise diplomatique majeure entre le Mexique et la France, soulignant l’ampleur et la complexité de l’affaire.

À sa sortie de la prison fédérale d’Almoloya, Israel Vallarta, visiblement ému, a simplement exprimé être « encore sous le choc ». Sa famille, bien que « très heureuse », partage des « sentiments mitigés » après deux décennies de « combat » judiciaire. L’arrestation de Vallarta en 2005, diffusée en direct, avait été qualifiée de « montage télévisé » par l’actuelle présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum. Elle a imputé la responsabilité de cette opération à Genaro Garcia Luna, alors directeur de l’Agence fédérale d’enquête et futur ministre de la Sécurité publique, actuellement incarcéré aux États-Unis pour ses liens avec un cartel de la drogue.

L’affaire Vallarta-Cassez est devenue emblématique des lenteurs et des irrégularités des procédures pénales au Mexique. Elle a été un argument clé pour le gouvernement de l’ancien président Andrés Manuel Lopez Obrador dans sa promotion d’une réforme judiciaire, qui a mené à l’élection sans précédent de magistrats le 1er juin dernier. Cette affaire a ainsi mis en évidence la nécessité de réformer en profondeur le système judiciaire mexicain pour garantir des procès équitables et rapides.