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Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, accélère un projet de colonisation en Cisjordanie pour construire 3 400 logements, en réponse aux reconnaissances de l'État de Palestine. Ce projet E1 menace la continuité territoriale palestinienne.

Le ministre des finances israélien, Bezalel Smotrich, a réaffirmé sa volonté d’accélérer un projet de colonisation clé en Cisjordanie. Président du Parti sioniste religieux (extrême droite), M. Smotrich a appelé jeudi à la construction de 3 400 logements supplémentaires dans la région et a exhorté le Premier ministre Benyamin Nétanyahou à annexer le territoire palestinien. Cette démarche se présente comme une riposte directe aux annonces de plusieurs nations en faveur de la reconnaissance d’un État de Palestine.

Le projet de colonisation en question, nommé E1, est jugé stratégique par ses détracteurs. Il aurait pour conséquence de sectionner la Cisjordanie, rendant ainsi la création d’un État palestinien doté d’une continuité territoriale définitivement impossible. Cette annonce fait suite à des rapports médiatiques locaux de la veille.

« Ceux qui souhaitent aujourd’hui reconnaître un État palestinien recevront une réponse concrète de notre part sur le terrain. Cela se traduira par des maisons, des quartiers, des routes et des familles juives qui bâtissent leur vie », a déclaré Bezalel Smotrich. Il a également interpellé M. Nétanyahou : « En ce jour important, j’appelle le Premier ministre à appliquer la souveraineté israélienne en Judée-Samarie [terme israélien pour la zone C de Cisjordanie], à abandonner définitivement l’idée d’une partition du pays et à faire en sorte que d’ici septembre, les dirigeants européens hypocrites n’aient plus rien à reconnaître. » Il a ajouté que si un État palestinien était reconnu en septembre, la réponse israélienne serait l’application de sa souveraineté sur l’ensemble de la Judée-Samarie, ne laissant ainsi plus « rien à imaginer ».

Ces déclarations ont été faites lors d’un événement à Maalé Adoumim, une colonie située à l’est de Jérusalem, où l’avancement du projet E1 était au centre des discussions. Le ministère des affaires étrangères de l’Autorité palestinienne a vivement condamné ce projet, appelant à une intervention internationale et à des sanctions pour en empêcher la mise en œuvre. L’Autorité palestinienne a dénoncé cette construction comme une « continuation des plans d’occupation visant à anéantir toute possibilité de réaliser l’État palestinien sur son territoire ».