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Le gouvernement de Benyamin Netanyahou est fragilisé par le retrait de deux partis ultraorthodoxes, mécontents de l'échec d'une loi exemptant leur communauté du service militaire.

En seulement trois jours, le gouvernement de Benyamin Netanyahou a vu deux de ses alliés ultraorthodoxes, le parti Shas et le « Judaïsme unifié de la Torah », se désolidariser de sa coalition. Cette crise politique majeure est née du débat épineux autour de l’exemption du service militaire pour les jeunes étudiants ultraorthodoxes, une question sensible qui fragilise la coalition gouvernementale. Le départ du parti « Judaïsme unifié de la Torah » a réduit la majorité de Netanyahou à une courte avance de 61 sièges sur 120 au Parlement. Bien que le Shas ait annoncé sa démission, il a précisé son intention de rester au sein de la coalition pour le moment, évitant ainsi de faire tomber le gouvernement et de provoquer une crise encore plus profonde.

La position du Premier ministre israélien est de plus en plus précaire, alors que les pressions s’accumulent pour réformer la loi sur la conscription. La guerre en cours à Gaza et les multiples fronts sur lesquels Israël est engagé au Moyen-Orient ont intensifié le besoin de personnel militaire, rendant l’exemption des haredim (ultraorthodoxes) de plus en plus difficile à justifier. Depuis la création de l’État d’Israël en 1948, un arrangement permet aux hommes haredim de bénéficier d’une exemption s’ils se consacrent à l’étude des textes sacrés. Cependant, cette pratique est contestée depuis les années 2000 par la Cour suprême, contraignant les gouvernements successifs à trouver des compromis législatifs temporaires.

L’opposition, menée par Yaïr Lapid, a exhorté Netanyahou à organiser des élections anticipées, estimant qu’un gouvernement minoritaire ne peut pas légitimement diriger le pays, surtout en temps de guerre. Netanyahou est également confronté aux pressions de son propre parti, le Likoud, qui souhaite voir davantage de jeunes haredim rejoindre les rangs de l’armée. Pour les partis ultraorthodoxes, cependant, l’exemption demeure une ligne rouge infranchissable. La coalition actuelle, formée en décembre 2022, repose sur une alliance délicate entre le Likoud, des formations d’extrême droite et des partis ultraorthodoxes, ce qui rend toute décision sur la conscription particulièrement complexe et explosive.