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Découvrez les coulisses de la production mouvementée de La Reine Margot, où Isabelle Adjani a fait attendre Patrice Chéreau pendant quatre ans pour un rôle ambigu, marquant l'histoire du cinéma français avec un budget colossal et une adaptation ambitieuse du roman d'Alexandre Dumas.

En janvier 1993, par un matin glacial, Patrice Chéreau attendait Isabelle Adjani avec une impatience fébrile sur l’esplanade Beaubourg à Paris. Ce rendez-vous était crucial pour le metteur en scène, qui après quatre ans d’hésitations de l’actrice, espérait enfin concrétiser le tournage de La Reine Margot. Chéreau, connu pour avoir révolutionné le théâtre et l’opéra, aspirait à s’attaquer à un film populaire, s’inspirant de Luchino Visconti pour passer du théâtre au cinéma. L’idée d’adapter le roman d’Alexandre Dumas lui avait été suggérée par la scénariste Danièle Thompson.

Le projet La Reine Margot s’annonçait comme l’une des productions les plus coûteuses du cinéma français, avec un budget d’environ 120 millions de francs à l’époque, soit l’équivalent de 30 millions d’euros aujourd’hui. L’acteur Vincent Perez se souvient d’une remarque prémonitoire de Patrice Chéreau : « Tu sais, Vincent, on ne fera pas un film d’auteur avec un budget pareil. » Le producteur Claude Berri était chargé de veiller au respect de cette contrainte financière.

La gestation du film fut longue et complexe, le scénario coécrit par Chéreau et Danièle Thompson ayant connu pas moins de neuf versions successives entre 1990 et 1993, juste avant le début du tournage. Malgré une critique parfois mitigée, le film, sorti en 1994, a rencontré un succès public notable, attirant plus de deux millions de spectateurs en France. Isabelle Adjani a d’ailleurs remporté le César de la meilleure actrice pour son interprétation de Marguerite de Valois.