
Le 21 juillet, le ministre des affaires étrangères iranien, Abbas Araghtchi, a affirmé avec conviction que l’Iran ne renoncerait pas à son programme nucléaire, et notamment à l’enrichissement d’uranium, malgré les dommages importants infligés à ses installations par les frappes américaines. « C’est une question de fierté nationale », a-t-il déclaré, soulignant que l’arrêt temporaire du programme est dû à la gravité des dégâts, mais que le pays ne peut abandonner une réalisation de ses propres scientifiques.
Pour le chef de la diplomatie iranienne, tout accord futur sur le nucléaire devra impérativement inclure le droit à l’enrichissement. Ces déclarations interviennent alors que l’Iran doit tenir de nouvelles discussions sur son programme nucléaire avec l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, ce vendredi à Istanbul.
Interrogé sur le sort de l’uranium enrichi après les bombardements, Abbas Araghtchi a indiqué ne pas avoir d’informations détaillées, mais a précisé que l’agence atomique iranienne s’efforce d’évaluer précisément l’état de son matériel nucléaire. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a souligné que l’Iran est le seul pays non doté de l’arme nucléaire à enrichir de l’uranium à un niveau élevé (60 %), bien au-delà de la limite de 3,67 % fixée par l’accord de 2015, l’enrichissement à 90 % étant nécessaire pour fabriquer une bombe.
En soutien à l’offensive israélienne, les États-Unis ont bombardé le 22 juin le site souterrain d’enrichissement de Fordo, ainsi que des installations nucléaires à Ispahan et Natanz. L’état du programme nucléaire iranien est depuis lors l’objet de nombreuses interrogations. Le président américain Donald Trump a réitéré sa menace de nouvelles frappes si l’Iran reprenait son programme d’enrichissement. Néanmoins, Abbas Araghtchi s’est dit « ouvert » à des discussions indirectes avec Washington et a affirmé que le programme de missiles du pays se poursuivait.