
Les autorités françaises ont dénoncé jeudi la condamnation arbitraire de Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis mai 2022. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Pascal Confavreux, a déclaré que les deux Français avaient été condamnés mardi à de « très lourdes peines de prison », qualifiant les motifs d’inculpation de « totalement infondés » et exigeant leur « libération immédiate ».
Inculpés notamment pour espionnage au profit des services de renseignement français et israélien, Cécile Kohler et Jacques Paris ont respectivement écopé de vingt et dix-sept ans de prison. Leurs familles avaient auparavant alerté sur leur situation, jugeant que leur survie était en jeu et exhortant l’État français à agir. Noémie Kohler, sœur de Cécile, a rapporté un appel de détresse de huit minutes sous haute surveillance, où sa sœur lui a confié être à bout de forces et ne pas pouvoir endurer plus de « trois mois ou même quelques semaines de détention ».
Anne-Laure Paris, fille de Jacques Paris, a transmis le désespoir de son père, qui lui a dit : « Je regarde la mort en face ». L’avocate des familles, Me Chirinne Ardakani, a souligné la durée exceptionnelle de cette détention. Les proches ont également exprimé une « rupture de confiance » avec les autorités françaises, notamment après le retrait d’une plainte auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) concernant leur détention, que Paris considère comme « des otages d’État ».
Le Quai d’Orsay a réfuté ces critiques, assurant une « pleine et entière mobilisation à tous les niveaux de l’État » pour obtenir leur libération. Les avocats des familles doutent néanmoins d’une issue rapide, qualifiant les propositions iraniennes d’échange de prisonniers de « manœuvre de manipulation » visant à faire pression sur la France. L’Iran a multiplié les arrestations de ressortissants occidentaux ces dernières années, souvent accusés d’espionnage, afin de les utiliser comme monnaie d’échange. Cécile Kohler et Jacques Paris sont officiellement les deux derniers Français détenus en Iran.