
L’Iran a confirmé ce lundi son accord pour la réouverture des pourparlers sur son programme nucléaire avec l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni (E3). Une première réunion est prévue ce vendredi 25 juillet à Istanbul, un mois après les récentes tensions avec Israël et les États-Unis. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a déclaré que Téhéran avait « accepté de tenir une nouvelle séance de pourparlers » suite à la demande des pays européens. Une source diplomatique allemande avait déjà indiqué que Berlin, Paris et Londres œuvraient « intensivement » pour une solution diplomatique « durable et vérifiable » au programme nucléaire iranien.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi, a souligné sur X que l’Iran, bien que capable de faire échec aux attaques, restait ouvert à une « diplomatie réelle, réciproque et de bonne foi ». Les nations occidentales et Israël craignent que l’Iran ne cherche à développer une bombe atomique, une accusation que Téhéran rejette fermement, insistant sur son droit à un programme nucléaire à des fins civiles.
Ces discussions interviennent après une période de fortes tensions. Le 13 juin, Israël a mené une attaque surprise en Iran, ciblant des responsables militaires et des scientifiques liés au programme nucléaire. Les États-Unis se sont joints à l’offensive en frappant trois sites nucléaires iraniens dans la nuit du 21 au 22 juin, sous l’ordre du président Donald Trump. Ces frappes avaient mis un terme aux précédentes discussions, dont la dernière s’était tenue à Genève le 21 juin, quelques heures avant les bombardements américains.
En parallèle, le président russe Vladimir Poutine a reçu dimanche au Kremlin Ali Larijani, conseiller du Guide suprême iranien Ali Khamenei, pour aborder le dossier nucléaire. Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a précisé que M. Larijani avait transmis des « évaluations de la situation qui s’aggrave au Moyen-Orient et concernant le programme nucléaire iranien ». M. Poutine a réitéré les « positions bien connues de la Russie » en faveur d’une stabilisation régionale et d’un règlement politique. Bien que la Russie entretienne de bonnes relations avec l’Iran, son principal allié au Moyen-Orient, Moscou n’a pas apporté un soutien inconditionnel à Téhéran lors de la récente guerre avec Israël ou après les frappes américaines.
Les pays européens ont récemment menacé d’activer le mécanisme de « snap-back », prévu par l’accord de 2015, permettant de réimposer des sanctions si l’Iran ne respecte pas ses engagements. Lors d’un entretien téléphonique la semaine dernière avec ses homologues européens et la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, le chef de la diplomatie iranienne a été informé de leur « détermination à utiliser le mécanisme de ‘snap-back’, en l’absence de progrès concrets » vers un nouvel accord. Le ministre iranien avait qualifié cette menace de « sans fondement moral ou légal ». L’accord de 2015, qui prévoyait une levée des sanctions en échange de restrictions significatives du programme nucléaire iranien, a été fragilisé par le retrait unilatéral des États-Unis en 2018, sous l’administration Trump, qui a réimposé des sanctions. Téhéran et Washington avaient précédemment mené des négociations par l’intermédiaire d’Oman, avant l’escalade militaire.