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L'Irak a relancé ses exportations de pétrole du Kurdistan, mettant fin à deux ans de blocage dû à des différends. Cet accord mettra fin à des pertes estimées à 35 milliards de dollars.

L’Irak a repris ses exportations de pétrole depuis la région autonome du Kurdistan, mettant fin à plus de deux ans d’interruption. Cette reprise, annoncée par l’agence de presse officielle INA, marque la fin de profonds différends juridiques et techniques qui opposaient Bagdad à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. La discorde portait notamment sur le contrôle des exportations pétrolières, un point de tension majeur ayant conduit à la fermeture d’un important oléoduc vers la Turquie depuis 2023.

Ali Nizar, directeur de la State Oil Marketing Organization (SOMO), la compagnie publique en charge de la commercialisation du pétrole irakien, a confirmé la reprise des exportations via le pipeline Irak-Turquie. La SOMO gérera désormais 190 000 barils par jour destinés à l’exportation, tout en réservant 50 000 barils par jour pour la consommation intérieure. Un accord avait déjà été annoncé en juillet par le gouvernement irakien, puis un autre conclu jeudi entre Bagdad, le Kurdistan et les compagnies pétrolières internationales.

Auparavant, le Kurdistan vendait son pétrole de manière indépendante via le port turc de Ceyhan, sans l’aval de Bagdad. Cette pratique a été stoppée en mars 2023 suite à une décision du tribunal arbitral de la Chambre de commerce internationale de Paris, qui a tranché en faveur des autorités fédérales irakiennes pour la gestion de ce pétrole. La Turquie avait alors suspendu ses importations.

Selon l’Association de l’industrie pétrolière du Kurdistan (Apikur), les pertes cumulées pour toutes les parties prenantes depuis la fermeture du pipeline sont estimées à plus de 35 milliards de dollars. Huit entreprises pétrolières internationales ont récemment conclu un accord pour reprendre les exportations, prévoyant des discussions pour établir un mécanisme de règlement des dettes. Le Kurdistan doit notamment 1 milliard de dollars aux compagnies pétrolières. Cependant, le groupe norvégien DNO ASA a exprimé des réserves, insistant sur la nécessité de garantir la sécurité des paiements pour toute reprise des exportations.