
La France est devenue une destination de choix pour les investisseurs étrangers, notamment américains, britanniques, chinois et luxembourgeois, qui ciblent des secteurs jugés critiques tels que la défense ou la santé. Cette tendance est confirmée par le ministère de l’Économie et des Finances, qui a enregistré un nombre record de 392 demandes d’autorisation et d’avis préalables en 2024, marquant une augmentation significative de 27 % en un an et près de quadrupler par rapport à 2014, où seules 105 demandes avaient été déposées. Le rythme ne faiblit pas en 2025, laissant présager une nouvelle année record.
Malgré les inquiétudes autour de la souveraineté économique, le ministre de l’Économie et des Finances, Éric Lombard, perçoit cette affluence comme un signe positif, témoignant de l’attractivité persistante de l’économie française face aux turbulences politiques. Christophe Plassard, entrepreneur et député (Horizons) de Charente-Maritime, partage cet avis dans son récent rapport sur la « guerre économique », soulignant que le contrôle actuel des investissements étrangers en France représente un équilibre quasi idéal entre la protection des actifs stratégiques et l’attractivité économique du pays. Pour la sixième année consécutive, la France s’est d’ailleurs maintenue en 2024 comme la première destination européenne pour les investissements étrangers, selon le baromètre d’attractivité d’EY. Cela souligne la confiance des investisseurs internationaux dans le marché français.
Le dispositif de contrôle des investissements étrangers (IEF) en France vise à protéger les intérêts nationaux dans des secteurs sensibles. Près des deux tiers des demandes d’autorisation en 2024 provenaient de pays non membres de l’Union européenne ou de l’Espace économique européen, avec en tête les États-Unis, le Royaume-Uni et la Suisse. Bien que les refus restent rares, l’administration a multiplié les autorisations sous conditions. En 2024, 52 % des autorisations ont concerné des infrastructures, biens ou services essentiels (énergie, eau, santé publique, sécurité alimentaire) et 26 % des activités sensibles par nature (défense, sécurité nationale).