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L'instabilité politique en France, aggravée par la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu, coûte cher à l'économie. La croissance 2025 est estimée à 0,7% par la Banque de France, contre près de 1% sans cette crise. Les ménages et entreprises, frileux, limitent consommation et investissements, impactant gravement les finances publiques.

L’instabilité politique persistante en France pèse lourdement sur la croissance économique du pays, avec des prévisions revues à la baisse pour 2025. Avant même la démission du très éphémère Premier ministre Sébastien Lecornu le lundi 6 octobre, cette instabilité avait déjà coûté environ 0,3 point de croissance à l’économie française. La nouvelle crise gouvernementale ne fait qu’aggraver cette tendance négative, selon les experts. Bruno Cavalier, économiste en chef chez Oddo BHF, anticipe une détérioration de la situation.

Selon la Banque de France, la croissance française devrait atteindre environ 0,7 % en 2025. Sans la crise politique actuelle, des économistes comme Stéphane Colliac de BNP Paribas et Maxime Darmet d’Allianz Trade estiment qu’elle aurait pu être proche de 1 %. Cette décélération économique s’explique principalement par la frilosité des ménages et des entreprises. Craignant d’éventuelles hausses d’impôts ou des réductions d’aides publiques, les ménages hésitent à consommer, tandis que les entreprises repoussent leurs projets d’investissement.

Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, la France est entrée dans une période de turbulences politiques. Les experts de l’OFCE évaluent à 0,5 point de croissance, soit 15 milliards d’euros, le coût de cette incertitude politique pour l’année 2025. Le manque de stabilité gouvernementale empêche la mise en œuvre de réformes structurelles essentielles à l’amélioration de la croissance potentielle du pays. Cette situation crée une pression significative sur les finances publiques et une défiance croissante des marchés financiers.

Malgré ce contexte morose, certains économistes, comme Anne-Sophie Alsif de BDO France, rappellent que la France n’est pas dans un scénario de récession. Cependant, l’incertitude prolongée risque de freiner la consommation des ménages et l’investissement des entreprises, menaçant ainsi la reprise économique. Le gouvernement doit rapidement trouver des solutions pour restaurer la confiance et relancer les grands chantiers nécessaires au dynamisme économique.