Le quotidien des infirmières en horaires de nuit est souvent synonyme de lutte contre les troubles du sommeil et la fatigue persistante. Juliette, infirmière en réanimation à Paris, illustre parfaitement ces défis. Après une garde de douze heures, elle se couche à 8h du matin, mais le sommeil tarde à venir, malgré l’épuisement. Cette difficulté à s’endormir, puis les réveils précoces, sont des problèmes courants chez les professionnels travaillant en horaires atypiques.
Le travail de nuit perturbe profondément le rythme circadien, l’horloge biologique naturelle de notre corps. Celle-ci est programmée pour l’activité le jour et le repos la nuit. Travailler lorsque le corps attend le sommeil entraîne une désynchronisation qui peut avoir de nombreuses conséquences sur la santé physique et mentale.
Outre les insomnies et la somnolence diurne, les infirmières de nuit font face à une fatigue chronique et à un sentiment de « désynchronisation constante » avec leur entourage. Se coucher quand le soleil brille peut être vécu comme une punition et générer de la déprime. Ces horaires irréguliers sont associés à un risque accru de troubles métaboliques (diabète, obésité), de maladies cardiovasculaires, et même un surrisque de cancer à long terme. Le manque de sommeil affecte également la concentration, la mémoire et la vigilance, augmentant le risque d’erreurs professionnelles et d’accidents domestiques ou de la route.
Pour tenter de limiter ces impacts, des stratégies sont recommandées, comme créer un environnement de sommeil optimal (obscurité totale, fraîcheur), éviter les repas lourds avant de se coucher, et consulter un médecin pour un suivi régulier. Cependant, l’adaptation reste un défi majeur face aux exigences d’une profession essentielle mais éprouvante.
