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Dès le 10 novembre à 11h31, les femmes travaillent gratuitement en France, dénoncent Les Glorieuses. L'écart salarial de 14,2% ralentit l'égalité des genres.

C’est un symbole frappant de l’inégalité salariale entre les femmes et les hommes en France : à partir de 11h31, ce lundi 10 novembre, les femmes travaillent « gratuitement » jusqu’à la fin de l’année. Cette alerte annuelle est lancée par la lettre d’information féministe Les Glorieuses, qui s’appuie sur des statistiques officielles pour dénoncer cette réalité.

Les calculs des Glorieuses sont basés sur les dernières données de l’Institut national de la statistique (Insee) pour 2023, révélant qu’à temps de travail identique, les femmes perçoivent en moyenne 14,2 % de moins que les hommes. Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter, insiste sur la nécessité d’un « coup de pouce » pour accélérer la lutte pour l’égalité salariale. L’écart n’a diminué que de 0,9 point depuis 2016, passant de 15,1 % à 14,2 %. À ce rythme, l’égalité ne serait atteinte qu’en 2167, soit dans 142 ans.

Pour inverser cette tendance, Les Glorieuses formulent plusieurs demandes concrètes : la revalorisation des salaires dans les professions majoritairement féminines et l’instauration d’un congé post-naissance équivalent pour les deux parents. Elles préconisent également de conditionner l’accès des entreprises aux marchés publics et aux subventions au respect de l’égalité salariale, afin de garantir que les fonds publics ne perpétuent pas les inégalités.

L’espoir réside aussi dans la transparence salariale, qui sera imposée dès l’an prochain avec la transposition d’une directive européenne. Rebecca Amsellem souligne l’exemple de pays comme l’Islande et la Suède, où les écarts de salaires sont devenus un « non-sujet » grâce à des décennies de transparence. Cette mesure devrait notamment aider les femmes à mieux négocier leurs salaires et à réduire progressivement ces inégalités persistantes.