India-Agni-5-missile-launch
L'Inde a réussi le tir d'essai de son missile balistique Agni-5, capable d'atteindre la Chine. Ce test intervient alors que l'Inde et la Chine tentent un rapprochement malgré des tensions historiques et que les relations entre Delhi et Washington sont sous pression en raison des achats de pétrole russe par l'Inde.

L’Inde a annoncé mercredi avoir procédé avec succès à l’essai du missile balistique à portée intermédiaire Agni-5, depuis l’État d’Odisha, dans l’est du pays. Les autorités indiennes ont confirmé que l’essai avait « validé tous les paramètres opérationnels et techniques » du missile. Cet engin, une fois pleinement opérationnel, aura la capacité d’atteindre n’importe quelle partie de la Chine avec une ogive nucléaire.

L’Inde et la Chine, les deux nations les plus peuplées du monde, sont des rivaux géopolitiques en Asie du Sud. Leurs relations se sont considérablement détériorées en 2020 suite à un affrontement meurtrier à leur frontière commune. L’Inde est par ailleurs membre de l’alliance de sécurité Quad, aux côtés des États-Unis, de l’Australie et du Japon, un regroupement souvent perçu comme un contrepoids à l’influence croissante de la Chine dans la région indo-pacifique.

Malgré ces tensions, un rapprochement entre Delhi et Pékin est en cours, influencé par les turbulences commerciales et géopolitiques mondiales, notamment la guerre tarifaire initiée par l’ancien président américain Donald Trump. En octobre dernier, le Premier ministre indien Narendra Modi a rencontré le dirigeant chinois Xi Jinping pour la première fois en cinq ans lors d’un sommet en Russie. Narendra Modi est également attendu en Chine à la fin du mois pour participer au sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), marquant sa première visite dans le pays depuis 2018.

Parallèlement, les relations entre New Delhi et Washington sont devenues tendues. Le président Trump a lancé un ultimatum à l’Inde, l’exhortant à cesser ses achats de pétrole russe, une source de revenus cruciale pour Moscou. Les États-Unis ont menacé de doubler les droits de douane sur les importations indiennes, les faisant passer de 25% à 50% si New Delhi ne changeait pas de fournisseur de pétrole brut d’ici le 27 août.