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Le lieutenant-colonel Erwan Coiffard explique le rôle clé de la gendarmerie dans la lutte contre les incendies : prévention, sécurisation, contrôle des accès et enquêtes judiciaires. Des peines lourdes sanctionnent les comportements négligents ou volontaires.

Le lieutenant-colonel Erwan Coiffard, porte-parole de la gendarmerie nationale, a détaillé auprès du Figaro l’importance des gendarmes dans la lutte contre les incendies. Grâce à leur présence sur 96% du territoire français, ils sont des acteurs majeurs de la prévention et de la sécurisation des zones sinistrées. Leur action s’étend de la sensibilisation aux enquêtes judiciaires, en passant par le contrôle des accès aux massifs forestiers.

La gendarmerie assure plusieurs missions simultanément lors d’un incendie. Premièrement, la protection des populations et des biens est primordiale, avec l’appui aux évacuations et la sécurisation des habitations. Deuxièmement, le contrôle des flux garantit l’accès des pompiers aux zones d’intervention. Enfin, et c’est une mission cruciale, les enquêtes sont lancées dès que possible pour établir les circonstances des départs de feu.

La collaboration entre gendarmes, pompiers et autorités locales est quotidienne. Des équipes pluridisciplinaires de Recherches des Causes et Circonstances d’Incendie (RCCI), composées de membres de l’Office français de la biodiversité (OFB), de pompiers et de gendarmes, travaillent main dans la main. La gendarmerie a développé une expertise significative dans la lutte contre les atteintes à l’environnement, avec 3500 enquêteurs spécialisés dans toute la France, dont 600 formés spécifiquement pour les incendies. Ces experts, souvent accompagnés de techniciens en identification criminelle, interviennent pour « geler » les lieux, effectuer des prélèvements et analyser les indices comme le sens de propagation ou les résidus de combustion, y compris des mégots de cigarette ou d’éventuels produits accélérants.

Durant la période estivale, la gendarmerie renforce ses effectifs dans les zones littorales, avec 2600 gendarmes supplémentaires déployés entre mi-juillet et fin août. Ces renforts permettent d’occuper plus largement le terrain, de répondre à l’augmentation de la population et d’intervenir dans des zones plus reculées.

Les comportements à risque, tels que le jet de mégots mal éteints, sont à éviter absolument en zone boisée. Les sanctions pour les départs d’incendie, qu’ils soient volontaires ou par négligence, sont très lourdes. Pour un incendie volontaire sans atteinte à une personne, la peine peut aller jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende. Si une personne est blessée, la peine peut atteindre 20 ans, et en cas de décès, la réclusion criminelle à perpétuité est encourue. Chaque geste compte, surtout en période de sécheresse et de vigilance maximale.