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Le marché immobilier de montagne a évolué, passant d'une réticence culturelle à la location à une dynamique d'investissement, portée par la crise de 2008 et l'essor des plateformes comme Airbnb. Les prix grimpent, notamment dans les Alpes, malgré les défis énergétiques et la nouvelle régulation.

L’immobilier en montagne a connu une véritable révolution depuis les années 2000. Benjamin Berger, fondateur de l’agence Cimalpes, spécialisée dans la location saisonnière avec un portefeuille de 1 200 biens, se souvient que les propriétaires étaient autrefois réticents à louer leurs résidences à des vacanciers. L’idée d’accueillir des inconnus était culturellement mal acceptée, allant jusqu’à remplacer les matelas pour convaincre les propriétaires.

Ce changement de mentalité a été catalysé par la crise des subprimes en 2008, qui a mis en lumière la nécessité de rentabiliser les biens immobiliers. L’arrivée de plateformes comme Airbnb, Abritel et Booking a ensuite transformé le marché, rendant la location flexible, facile et lucrative. Le développement rapide des conciergeries a également soutenu cette tendance. Louis Andrews, directeur de la plateforme de location de chalets OVO, confirme que le côté investissement a désormais pris le pas sur l’aspect familial et affectif de la résidence secondaire en montagne.

Le marché de l’immobilier de montagne est aujourd’hui particulièrement dynamique. Malgré un léger ralentissement des transactions, les prix continuent d’augmenter, surtout pour les biens de luxe. Les Alpes, en particulier, affichent des prix élevés, avec une moyenne de 4 672 €/m² au 1er novembre 2023. Des stations comme Val d’Isère et Courchevel atteignent des sommets, avec des prix dépassant les 12 000 €/m². Toutefois, des opportunités subsistent dans les stations familiales et les régions moins exploitées.

Les défis persistent, notamment avec 31 % des logements en montagne présentant une faible performance énergétique, ce qui pourrait limiter leur mise en location sans rénovations coûteuses d’ici 2025. La nouvelle loi « anti-Airbnb », adoptée en novembre, vise à mieux réguler l’usage des meublés de tourisme et offre de nouveaux pouvoirs aux maires pour limiter cette activité sur leur territoire.