
Le marché immobilier français, qui avait amorcé un rebond prometteur en début d’année, est désormais sous la menace d’une nouvelle période d’instabilité. Les professionnels du secteur expriment de sérieuses inquiétudes quant aux répercussions de la crise politique récente, déclenchée par la chute du gouvernement Bayrou, sur les taux de crédit immobilier.
La tendance à la baisse des taux, qui avait redonné de l’élan à de nombreux ménages désireux de concrétiser un projet immobilier, montre des signes d’essoufflement. Les banques, pour fixer leurs barèmes de taux, s’appuient principalement sur les taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) et le rendement de l’OAT à dix ans. Ce dernier, qui représente le taux d’emprunt de l’État français sur dix ans, a connu une augmentation durant l’été, atteignant environ 3,5 % contre 3,2 % à la mi-juin, alimenté par des préoccupations budgétaires.
Parallèlement, la BCE a mis fin à son cycle de réduction des taux directeurs. Lors de sa réunion du 24 juillet, le Conseil des gouverneurs a décidé de maintenir les taux inchangés, après une série de huit baisses consécutives. Cette décision s’explique par l’estimation que l’inflation se situe désormais dans sa cible de 2 % à moyen terme. Cette stagnation des taux de la BCE, combinée à la hausse de l’OAT, pourrait freiner l’accès au crédit et, par conséquent, le dynamisme du marché immobilier.