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Les tensions s'intensifient au Royaume-Uni face à l'immigration, avec des manifestations et un sentiment d'abandon citoyen. L'accord franco-britannique est jugé insuffisant pour gérer les flux migratoires, tandis que les relations avec la France restent complexes sur ce dossier.

Début août, le Royaume-Uni a été le théâtre d’importantes manifestations contre l’immigration, reflétant une colère grandissante au sein de la population. Selon Anne-Élisabeth Moutet, journaliste au Daily Telegraph, la situation est tendue car les Britanniques se sentent ignorés par les autorités. La police britannique, perçue comme très « woke », est accusée de ne pas s’aligner sur les traditions anglaises, renforçant le sentiment d’abandon des citoyens. Des condamnations jugées disproportionnées pour des publications sur les réseaux sociaux, comme celle de Lucy Connolly, ont également choqué l’opinion publique.

La colère est exacerbée par le sentiment que la France n’en fait pas assez pour endiguer les flux migratoires. Malgré les 900 millions d’euros versés par le Royaume-Uni à la France pour le contrôle des frontières, la situation ne s’est pas améliorée. Les Britanniques estiment que la France, avec ses longues frontières, devrait stopper les migrants qui tentent de traverser la Manche. La « jungle de Calais » a longtemps été perçue comme un point de fixation, incitant les migrants à traverser vers le Royaume-Uni, où les conditions d’accueil, notamment dans des hôtels, sont jugées plus favorables par certains.

Le gouvernement travailliste de Keir Starmer fait face à une situation complexe. Bien qu’il blâme l’héritage conservateur, une grande continuité est observée. L’électorat travailliste se trouve dans les villes où les manifestations sont les plus vives, ce qui met le gouvernement sous pression. L’arrivée continue de migrants, souvent employés dans une économie clandestine, ajoute aux difficultés. L’absence de carte d’identité nationale au Royaume-Uni, et les débats sur sa création, sont des sujets délicats, parfois comparés à des pratiques autoritaires.

L’accord franco-britannique signé en juillet, prévoyant l’échange de migrants, est perçu comme insuffisant. Il ne concerne qu’une cinquantaine de migrants par semaine, alors que des dizaines de milliers traversent la Manche chaque année. Le Royaume-Uni a également signé des accords avec l’Italie, montrant une divergence d’approche avec la gauche française sur la question migratoire. La popularité du gouvernement travailliste est en baisse, ce qui ajoute à la pression pour trouver des solutions efficaces face à cette crise migratoire.