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L'IMC, indicateur clé du surpoids et de l'obésité, est au cœur d'un débat. Tandis que certains experts défendent sa simplicité, d'autres appellent à de nouvelles définitions, intégrant la masse grasse et d'autres mesures corporelles pour une évaluation plus précise des risques pour la santé.

L’indice de masse corporelle (IMC), indicateur de référence pour évaluer le surpoids et l’obésité, est de plus en plus remis en question malgré sa facilité de calcul. Une commission internationale, réunie par la revue médicale The Lancet, a récemment proposé une nouvelle définition de l’obésité, mettant en lumière les limites de l’IMC.

Le professeur Martine Laville, spécialiste en nutrition, soutient que l’IMC reste un instrument de dépistage pertinent pour les médecins et le grand public. Elle reconnaît toutefois que l’IMC ne reflète pas la répartition du tissu adipeux et peut être imprécis pour une minorité de personnes. Néanmoins, de nombreuses études établissent une relation étroite entre l’IMC et les problèmes de santé liés à la surcharge pondérale. Facile à calculer, il demeure un marqueur important pour le suivi de l’épidémie d’obésité, en lien avec l’âge, la géographie et le niveau socio-économique, soulignant ainsi les inégalités sociales de santé.

À l’inverse, le professeur François Pattou, chirurgien digestif, estime que les mesures basées sur la composition corporelle devraient remplacer l’IMC comme outil de diagnostic individuel. Il pointe du doigt l’imprécision de l’IMC, qui ne distingue pas la masse musculaire de la masse grasse. Il cite l’exemple des rugbymen, dont l’IMC élevé les classerait à tort comme obèses.

La nouvelle définition de l’obésité proposée par la commission du Lancet met l’accent sur l’excès de masse grasse ayant des effets délétères sur la santé, plutôt que sur l’IMC seul. Elle distingue l’obésité préclinique (excès d’adiposité sans complications) de l’obésité clinique (excès d’adiposité associé à des problèmes de santé comme l’hypertension ou le diabète). Pour une évaluation plus précise, des alternatives sont recommandées, telles que la mesure du tour de taille, qui évalue l’accumulation de graisse viscérale, et l’impédancemétrie, qui détermine la composition corporelle. Ces méthodes offrent une vision plus complète et personnalisée de la santé, allant au-delà des chiffres bruts de l’IMC.