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La marque de mode IKKS a été placée en redressement judiciaire, menaçant plus de 1 000 emplois en France. La crise du prêt-à-porter, la pandémie, la guerre en Ukraine et la concurrence de la seconde main sont les principales causes de ces difficultés.

La marque de mode IKKS, connue pour son style chic et urbain, a été placée en redressement judiciaire ce vendredi 3 octobre, une décision qui fait craindre pour l’avenir de plus de 1 000 emplois en France. Cette information, confirmée par le tribunal des activités économiques de Paris à l’Agence France-Presse (AFP), avait été initialement révélée par Les Échos. La procédure concerne spécifiquement IKKS France, l’entité principale du groupe, tandis que les activités en Espagne et en Belgique ne sont pas impactées.

L’enseigne, qui fait face à un état de cessation de paiements, avait déjà connu des difficultés par le passé. En 2024, elle avait réussi à obtenir de ses créanciers un abandon de dettes et une injection de liquidités de la part de ses investisseurs. Cependant, le tribunal a statué jeudi dernier en faveur du redressement judiciaire, ouvrant une période d’observation qui s’étendra jusqu’en avril 2026.

Selon les analyses, IKKS a particulièrement souffert des répercussions de la crise sanitaire liée au Covid-19, qui a entraîné une mutation des habitudes de consommation, notamment une accélération significative du marché de la seconde main dans le segment junior. La guerre en Ukraine a également joué un rôle majeur, car le pays représentait 12 % des approvisionnements de la marque avant le conflit.

Fondée en 1987 dans le Maine-et-Loire, IKKS est sous le contrôle du fonds américain Avenue Capital Group. Le groupe, qui inclut également les marques I.Code et One Step, compte environ 600 points de vente et 1 500 collaborateurs à travers le monde.

Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large de crise pour le secteur du prêt-à-porter en France. En février 2024, IKKS avait déjà mis en œuvre un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) prévoyant la suppression de 202 postes et la fermeture de 77 magasins. Finalement, 140 emplois ont été affectés après des reclassements.

IKKS rejoint ainsi une longue liste de marques françaises de prêt-à-porter en difficulté, telles que Camaïeu, Kookaï, Gap France, et bien d’autres, toutes victimes d’un ensemble de facteurs défavorables : pandémie, inflation, augmentation des coûts de l’énergie et des matières premières, ainsi que la concurrence grandissante de la mode de seconde main et de l’ultra fast-fashion.