
L’essor fulgurant des agents conversationnels comme ChatGPT, Perplexity ou Claude redéfinit la manière dont nous accédons à l’information en ligne. Fini le temps où « aller sur Google » était l’unique réflexe pour toute recherche ; cette habitude est désormais perçue par certains comme obsolète face aux capacités des intelligences artificielles. Cette évolution, plus qu’une simple tendance, s’annonce comme une véritable révolution avec des conséquences profondes pour l’avenir du Web.
Perplexity, par exemple, met en avant sa capacité à fournir des « réponses complètes qui synthétisent les informations issues de multiples sources », éliminant ainsi le besoin de naviguer sur de nombreuses pages web. Cette promesse d’une information consolidée et immédiate soulève une question fondamentale : si les internautes n’ont plus besoin de parcourir le Web, quel sera son devenir ?
Inventé par Tim Berners-Lee en 1989, le World Wide Web a été conçu pour relier des documents entre eux via des liens hypertextes, transformant Internet en un outil grand public grâce à son immense toile de millions de pages interconnectées. Jean-François Groff, membre de l’équipe pionnière aux côtés de Berners-Lee, compare l’émerveillement suscité par les moteurs de recherche comme AltaVista en 1995, puis Google en 1999 pour sa supériorité, à la réaction actuelle face à la recherche assistée par IA.
Les moteurs de recherche basés sur l’IA, contrairement aux moteurs traditionnels axés sur les mots-clés, comprennent le contexte, l’intention et le langage naturel, offrant des résultats plus précis et pertinents. Ils résument des informations complexes et peuvent personnaliser les réponses, réduisant le besoin de défilement infini. Bien que Google intègre également l’IA dans ses services via Google Gemini et AI Overviews, la dynamique entre ces technologies et les méthodes de recherche traditionnelles continue d’évoluer, marquant un tournant significatif dans l’histoire de l’information en ligne.