AI-human-collaboration-at-work
L'intelligence artificielle suscite des craintes de chômage massif. Une analyse approfondie révèle que si l'IA automatise certaines tâches, elle devrait aussi créer de nouveaux emplois, transformant le marché du travail plutôt que de le détruire. La prudence est de mise pour comprendre ses impacts réels.

L’intelligence artificielle (IA) suscite une inquiétude grandissante parmi les travailleurs et les experts du marché de l’emploi. Gregory Verdugo, professeur en sciences économiques à CY Cergy Paris Université, explore cette anxiété dans son ouvrage « L’IA et l’emploi », soulignant une peur généralisée d’une crise inédite et d’un chômage technologique de masse lié à l’obsolescence de certaines professions.

Pour démystifier l’impact de l’IA, l’économiste a analysé de nombreuses recherches récentes. Il préconise une approche prudente, rappelant que les révolutions technologiques précédentes (machine à vapeur, électricité, informatique) se sont intégrées progressivement, laissant aux entreprises le temps d’évaluer les usages et les conséquences sur la productivité et l’emploi. L’IA pourrait suivre un schéma similaire.

Bien que les certitudes manquent, certaines études identifient des tendances. Elles se concentrent notamment sur les tâches les plus susceptibles d’être automatisées, telles que la reconnaissance visuelle et vocale, la traduction, la compréhension et la rédaction de texte. Le calcul du pourcentage de tâches automatisables par métier est un indicateur clé pour évaluer l’impact potentiel de l’IA. Selon M. Verdugo, dans quelques professions rares, l’IA supplante déjà le travail humain, citant l’exemple des agents de stationnement, où les machines remplacent entièrement les travailleurs.

Cependant, l’impact de l’IA sur l’emploi est complexe et nuancé. Des rapports suggèrent que si l’IA pourrait déplacer un nombre significatif d’emplois, elle devrait également en créer de nouveaux, menant potentiellement à un gain net d’emplois à l’échelle mondiale d’ici 2030. De nouvelles fonctions émergent, comme les spécialistes en IA et en apprentissage automatique, les ingénieurs en robotique et les formateurs en IA.

Goldman Sachs estime que l’IA pourrait déplacer 6 à 7 % de la main-d’œuvre américaine si elle est largement adoptée, mais que cet impact serait transitoire, de nouvelles opportunités d’emploi étant créées. Les professions à haut risque d’automatisation incluent les programmeurs informatiques, les comptables, les assistants juridiques et administratifs, ainsi que les représentants du service client. Toutefois, l’IA est également perçue comme un moyen d’améliorer la productivité, de libérer les employés des tâches répétitives pour se concentrer sur des travaux plus créatifs et complexes, et d’exiger de nouvelles compétences telles que la pensée critique et la résolution de problèmes.