
L’intelligence artificielle (IA) est en train de remodeler le marché du travail à un rythme effréné. Récemment, des géants comme Amazon ont annoncé des milliers de suppressions d’emplois, rendues possibles par l’intégration croissante de l’IA. Goldman Sachs suit cette tendance, prévenant ses équipes de futures réductions d’effectifs pour la même raison. Selon une étude du groupe Adecco, près de la moitié des entreprises ont déjà réduit leurs effectifs à cause de l’IA.
Cette technologie, à l’instar des révolutions industrielles passées, promet une augmentation significative de la productivité et une réduction des coûts pour les consommateurs. Cependant, elle s’accompagne également de la disparition de certains métiers, un phénomène que l’économiste Joseph Schumpeter appelait la « destruction créatrice ». Alors que les innovations précédentes, telles que le machinisme ou la robotique, ciblaient principalement les emplois faiblement qualifiés, l’IA s’attaque désormais aux emplois intellectuels, soulevant des inquiétudes quant à l’avenir des travailleurs qualifiés.
Il serait contre-productif de rejeter cette innovation qui offre un potentiel d’amélioration de notre qualité de vie. Cependant, ses bénéfices ne peuvent pas se faire au détriment des travailleurs et de la cohésion sociale. Les innovations passées n’ont pas toujours permis de compenser intégralement les emplois détruits, et le chômage de masse reste une réalité préoccupante. L’IA risque d’aggraver cette situation, rendant l’accès à un revenu de subsistance encore plus difficile pour de nombreuses personnes.
Face à ces défis, il est impératif de repenser les règles du jeu en matière d’emploi. Une solution pourrait être de mutualiser le coût salarial entre les entreprises. Plutôt que chaque entreprise supporte seule ce coût, une partie pourrait être prise en charge collectivement. Ce mécanisme créerait un puissant levier d’incitation à l’embauche, entraînant une augmentation significative des offres d’emploi et offrant une perspective plus optimiste pour l’avenir du travail.






