L’hypertension artérielle, souvent perçue comme une affection de l’âge adulte, touche de plus en plus d’enfants et d’adolescents, selon une méta-analyse publiée dans le Lancet Child & Adolescent Health. Cette étude révèle une augmentation notable de la prévalence de l’hypertension pédiatrique à l’échelle mondiale.
La Société Française d’Hypertension Artérielle (SFHTA) recommande un dépistage annuel de la tension artérielle chez tous les enfants à partir de 3 ans, au même titre que le suivi du poids, de la taille et de l’IMC. Cette recommandation, datant de 2020, vise à identifier précocement les cas d’hypertension « essentielle », dont l’incidence est en hausse et qui n’est pas liée à des anomalies cardiaques ou rénales.
Les chiffres sont préoccupants : entre 2000 et 2020, la prévalence de l’hypertension chez les jeunes de moins de 19 ans a presque doublé, passant de 3,2% à 6,2% au niveau mondial, représentant 114 millions d’enfants et adolescents concernés. Cette hausse est particulièrement marquée chez les garçons (de 3,40 % à 6,53 %) et les filles (de 3,02 % à 5,82 %).
Plusieurs facteurs contribuent à cette augmentation. L’obésité infantile est citée comme un facteur majeur, avec près de 19% des enfants et adolescents obèses souffrant d’hypertension, contre moins de 3% chez ceux ayant un poids normal. Un mode de vie sédentaire et des régimes alimentaires déséquilibrés, riches en sel et en sucre, sont également des causes importantes.
Le dépistage précoce est d’autant plus crucial que l’hypertension chez l’enfant est souvent asymptomatique, rendant sa détection difficile. Non traitée, elle peut entraîner des complications cardiovasculaires graves à l’âge adulte, telles que des crises cardiaques ou des accidents vasculaires cérébraux. Les normes de tension artérielle chez l’enfant varient en fonction de l’âge, du sexe et de la taille, rendant l’interprétation des mesures plus complexe que chez l’adulte.
