
Jet privé, Rolls-Royce de toutes les couleurs, ensembles Louis Vuitton… L’influenceur nigérian Hushpuppi, alias Ramon Olorunwa Abbas, a dupé près de 2 millions de victimes, leur soutirant de l’argent grâce à leur empathie pour acquérir des biens luxueux. Son nom, qui se traduit par « silence, le chiot » au Nigeria, résonne encore comme une provocation pour ses nombreuses victimes. Il est aussi ambivalent que son pseudonyme : détesté pour les torts qu’il a causés, il est paradoxalement adulé comme un self-made-man par une partie de la jeunesse africaine, en raison de ses casses retentissants, inhabituels pour le commun des « brouteurs ».
Pour certains observateurs, Hushpuppi incarne la revanche d’un peuple sur son colonisateur ; pour d’autres, il n’est qu’un criminel de plus, prétextant une enfance difficile pour justifier ses activités illicites. Avant d’être classé parmi les pires cybercriminels de la planète, ce Nigérian était un influenceur internationalement reconnu. Son histoire s’inscrit dans une série de chutes de maîtres du cybercrime, incluant des figures comme le baron russe Dmitry Khoroshev, l’un des criminels les plus recherchés au monde.
Cette série met en lumière les parcours de ces patrons déchus du cybercrime, explorant les mécanismes de leurs fraudes et les raisons de leurs chutes. L’affaire Hushpuppi, en particulier, révèle la complexité des perceptions autour de la cybercriminalité, où la ligne entre criminel et figure de « revanche sociale » peut parfois sembler floue. Son cas met en évidence les dangers de l’influence en ligne lorsqu’elle est utilisée à des fins malveillantes, et la vulnérabilité des cibles face à des escroqueries sophistiquées.