
Nouvelle déconvenue pour Houria Aouimeur. La juriste, qui affirme avoir mis au grand jour un scandale de détournement de fonds au sein de l’Association pour la gestion du régime de garantie des salaires (AGS), a été déboutée de sa demande par la cour d’appel de Paris le 10 juillet 2025. Elle réclamait le statut de lanceuse d’alerte dans une affaire de détournement de fonds. Les magistrats, statuant en référé, n’ont pas donné gain de cause à celle qui fut directrice nationale de l’AGS, confirmant l’ordonnance rendue en première instance par le conseil de prud’hommes de la capitale en novembre 2023.
Cette décision marque une étape de plus dans un feuilleton complexe qui dure depuis près de sept ans. En effet, Houria Aouimeur a pris les commandes de l’AGS à l’automne 2018. L’AGS est un organisme de protection sociale géré par les organisations patronales, principalement le Medef, qui assure le paiement des salaires des employés d’entreprises en difficulté financière ou en liquidation judiciaire.
Dès son arrivée à la tête de l’AGS, Houria Aouimeur a mis en évidence des soupçons de malversations et de graves irrégularités. Elle a notamment constaté que des sommes importantes (jusqu’à 7,5 milliards d’euros) étaient anormalement classées en perte. Elle a dénoncé ce qu’elle considérait être des détournements de fonds et a alerté les autorités judiciaires dès 2019, déposant plusieurs plaintes pour des faits d’abus de confiance, de corruption et de prise illégale d’intérêts.
En réponse à ses alertes, Houria Aouimeur a subi de nombreuses pressions internes, avant d’être licenciée pour faute lourde en février 2023. Malgré le soutien de la Maison des Lanceurs d’Alerte (MLA) et du Défenseur des droits, qui lui avaient reconnu le statut de lanceuse d’alerte en janvier 2025, la cour d’appel a estimé qu’elle ne remplissait pas les critères juridiques pour bénéficier de ce statut, considérant que son licenciement était basé sur des éléments objectifs et étrangers aux alertes.