family-inheritance-inequality
Malgré les lois prônant l'égalité successorale depuis 1804, l'héritage reste une source d'inégalité persistante entre hommes et femmes. Les biens structurants sont souvent dévolus aux hommes, perpétuant une hiérarchie de genre.

Le Code civil de 1804 stipule pourtant un partage égalitaire des successions entre descendants, sans distinction de sexe ni de primogéniture. Cependant, la réalité du terrain montre que cette égalité demeure souvent théorique. Les familles ont historiquement trouvé des moyens de contourner ces dispositions, favorisant majoritairement les hommes, et ce, jusqu’à des périodes récentes. En France, le droit français n’est vraiment égalitaire entre femmes et hommes en matière de patrimoine que depuis 1985.

Françoise, 77 ans et membre d’une fratrie de cinq enfants, a tardivement réalisé les inégalités de traitement avec ses frères, notamment au moment de la succession de son père. « Il fallait que la maison familiale reste à un héritier mâle », témoigne-t-elle, illustrant la persistance des mécanismes ancestraux qui établissent une hiérarchie de genre. La réforme du droit de succession de 2001 a certes renforcé la promesse d’égalité, incluant les enfants nés hors mariage, mais la société peine à se défaire des pratiques qui privilégient les hommes.

Les biens « structurants », tels que l’entreprise familiale ou l’immobilier, sont encore plus souvent transmis aux hommes, tandis que les femmes reçoivent davantage de sommes d’argent. Ce phénomène est accentué dans les familles aisées, où les femmes sont parfois tenues à l’écart des décisions financières importantes.

Cette situation reflète un héritage culturel où les hommes sont perçus comme plus aptes à gérer et fructifier le patrimoine familial. Les notaires, soucieux de maintenir la « paix des familles », peuvent involontairement perpétuer ces inégalités en validant des consensus familiaux inégaux.