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Une recrudescence « atypique » de cas d'hépatite A inquiète l'ARS des Pays de la Loire à Nantes depuis juin. L'agence rappelle les gestes de prévention et l'importance de la vaccination face à cette hausse.

Depuis juin, l’agglomération nantaise fait face à une recrudescence « atypique » de cas d’hépatite A, avec au moins 16 infections recensées. Bien que l’Europe connaisse une augmentation générale des cas, notamment en Autriche, Tchéquie, Hongrie et Slovaquie, cette situation locale en France est jugée inhabituelle par l’ARS des Pays de la Loire. Chaque année, environ 1200 cas d’hépatite A sont déclarés en France, selon Santé publique France.

Le Pr Anne-Marie Roque Afonso, directrice du Centre National de Référence des virus des hépatites, nuance toutefois que cette recrudescence n’est pas exclusive à Nantes. Après une baisse marquée pendant la pandémie de Covid-19, le nombre de cas est reparti à la hausse dès 2023, avec une accélération en 2024 et 2025. Des exemples, comme les collégiens du Havre infectés en mai 2024, illustrent cette tendance nationale.

L’hépatite A est une maladie du foie causée par un virus transmis par les selles de personnes infectées, principalement via les mains, objets, aliments ou eau contaminés. Contrairement aux hépatites B et C, elle ne se propage ni par voie sanguine ni sexuelle. En France, le virus ne circule pas de manière endémique et est souvent importé par des voyageurs revenant de zones à risque (Afrique, Amérique latine, Moyen-Orient, Asie centrale, Océanie).

Pour comprendre l’origine des cas nantais, le CHU de Nantes et des laboratoires privés ont analysé des échantillons. Les résultats préliminaires montrent des « contextes différents », incluant des retours de voyage et des cas chez des personnes en situation de précarité. L’ARS et le CNR ont identifié 25 cas depuis avril, avec des souches variées. Dès qu’un cas est détecté, la vaccination de l’entourage est recommandée dans les 14 jours, un réflexe encore trop peu appliqué selon les experts.

Les symptômes de l’hépatite A incluent troubles digestifs, fatigue et parfois jaunisse. Bien que n’entraînant pas de maladie chronique du foie et guérissant spontanément dans la majorité des cas, l’infection peut évoluer vers une forme grave chez les personnes à risque (personnes âgées ou ayant une maladie hépatique préexistante). La mortalité reste très rare. L’ARS insiste sur l’importance de gestes simples de prévention : lavage régulier des mains, consommation d’eau potable et d’aliments bien cuits, en particulier les fruits de mer. La vaccination est également recommandée pour les voyageurs, les enfants en collectivité, les jeunes handicapés, et les personnes atteintes de mucoviscidose ou de maladies du foie.