
Dans un courrier manuscrit adressé aux salariés le 16 juillet, Henri Giscard d’Estaing, président du Club Med, a annoncé son départ forcé, suite à la décision de Fosun, l’actionnaire chinois du groupe, de nommer un nouveau président. Il a exprimé sa déception de ne pas pouvoir accompagner cette transition, déclarant quitter l’entreprise « le cœur serré ». Cette annonce a été confirmée lors d’une visioconférence de presse, où il a souligné que cette décision avait été prise « sans transition et sans [son] accord ».
Fosun, de son côté, a « pris acte des déclarations d’Henri Giscard d’Estaing », tout en précisant qu’un processus de succession était en cours depuis l’année dernière, en collaboration avec le conseil d’administration et M. Giscard d’Estaing lui-même. La finalisation de ce processus sera communiquée « en temps voulu », a indiqué le groupe chinois dans un communiqué à l’Agence France-Presse.
Les tensions entre Henri Giscard d’Estaing et Fosun ne sont pas nouvelles. Après avoir réussi à maintenir sa position en 2024 suite à un réaménagement de la direction, M. Giscard d’Estaing avait proposé d’assurer une transition de six mois pour accompagner le futur dirigeant. Il avait également soulevé des préoccupations concernant l’ancrage français et la gouvernance internationale du Club Med, jugeant qu’une diversité actionnariale était impérative.
Un point de discorde majeur concernait la cotation en Bourse du Club Med. Il y a un mois, Henri Giscard d’Estaing avait exprimé son souhait de voir le groupe revenir à la Bourse de Paris dès le premier semestre 2026. Cette initiative avait été fermement rejetée par Fosun, qui avait déclaré n’avoir « aucun projet d’introduction en Bourse du Club Med ». Dans son dernier courrier aux salariés, M. Giscard d’Estaing a réitéré son désir de voir le groupe coté à Paris et son centre de décision rester en France, affirmant que le refus de Fosun l’avait « révoqué de fait ».
Il a insisté sur la nécessité d’une gouvernance internationale pour le Club Med, respectueuse de ses valeurs et de ses racines françaises, affirmant que ce n’était plus le cas. Il a critiqué la composition du conseil d’administration, majoritairement basé à Shanghai, avec peu d’expérience internationale et de connaissance du Club Med. En réponse, Fosun a réaffirmé son « engagement ferme en faveur du développement à long terme de Club Med » et a assuré que son identité française et son centre de décisions resteraient en France.