Guinee-Bissau-presidential-palace
L'ex-président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, renversé par un coup d'État militaire, est arrivé à Brazzaville après avoir été détenu puis exfiltré. La junte a suspendu les élections et un climat de tension règne à Bissau, avec l'opposition dénonçant des actions contre son parti.

Umaro Sissoco Embalo, l’ex-président de la Guinée-Bissau, est arrivé à Brazzaville, capitale du Congo, ce samedi 29 novembre. Cette information, rapportée par l’Agence France-Presse (AFP) citant des sources gouvernementales, survient après que M. Embalo ait été brièvement arrêté par des militaires mercredi, puis exfiltré au Sénégal jeudi. Une source proche de la présidence congolaise a confirmé qu’il était « arrivé à Brazzaville pour y rester ».

Le coup d’État, survenu mercredi, a vu des militaires annoncer le renversement d’Umaro Sissoco Embalo et la suspension des élections présidentielle et législatives du 23 novembre. Les résultats de ces scrutins devaient être proclamés cette semaine dans ce pays lusophone d’Afrique de l’Ouest, souvent marqué par des putschs. La junte a rapidement désigné un président de transition, le général Horta N’Tam, pour une durée d’un an, ainsi qu’un nouveau Premier ministre, Ilidio Vieira Té.

Le principal opposant, Domingos Simoes Pereira du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), avait été exclu de la présidentielle. Le PAIGC avait alors soutenu Fernando Dias, devenu le principal rival d’Embalo. M. Pereira a été arrêté mercredi en Guinée-Bissau. Fernando Dias, quant à lui, a revendiqué une large victoire dès le premier tour de la présidentielle et a accusé M. Embalo d’avoir orchestré le coup d’État pour entraver son accession au pouvoir. Il a affirmé être « en sécurité » et se cacher dans le pays.

Le siège du PAIGC à Bissau a été « envahi » et dégradé samedi par des « miliciens lourdement armés », selon un communiqué du parti. Le PAIGC a dénoncé une « intolérable violation des principes fondamentaux de l’État de droit ». En parallèle, des échauffourées mineures ont éclaté samedi dans un quartier périphérique de Bissau, près du siège de campagne de Fernando Dias, où des jeunes ont incendié des pneus avant de disparaître. Les forces de l’ordre ont sécurisé la zone.