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En Guadeloupe, une centaine de professionnels de santé ont rendu hommage au psychiatre Jean-Michel Gal, assassiné par un patient. Ils réclament plus de moyens pour renforcer la sécurité en psychiatrie.

En Guadeloupe, une centaine de professionnels de santé ont défilé en hommage à Jean-Michel Gal, un psychiatre assassiné par un patient au centre médico-psychologique du Gosier. Vêtus de blanc, infirmiers, médecins et cadres de santé ont marché de Pointe-à-Pitre aux Abymes, réclamant « plus de moyens » pour lutter contre l’insécurité grandissante dans le secteur de la psychiatrie.

Jean-Pierre Baral, infirmier et collègue du docteur Gal, exprime sa colère face à cet acte et au sentiment d’insécurité vécu. Le Dr Gal, âgé de 67 ans, a succombé à des coups de couteau portés par un patient de 48 ans à l’issue d’une consultation. Christelle Antoine, professionnelle exerçant depuis plus de vingt ans, a défilé avec une pancarte clamant : « Travailler en sécurité !! Sé sa nou Vlé !! ». Elle souligne la détérioration des conditions de travail et réclame davantage de personnel et de matériel pour garantir la sécurité des équipes soignantes et des patients.

Jimmy Louis, infirmier en équipe mobile de désescalade, espère que cette tragédie marquera un « avant et un après ». Il pointe du doigt les enjeux de la prise en charge extra-hospitalière, notamment les locaux inadaptés des centres médico-psychologiques, souvent installés dans des maisons individuelles. Plusieurs soignants ont également dénoncé l’absence d’issues de secours dans les bureaux et des couloirs trop étroits, créant une proximité dangereuse avec les patients difficiles. Hermin Hubert, agent de service hospitalier, est venu soutenir ses collègues du CMP du Gosier, fortement impactés par ce drame. Anne Poulichet, pédiatre, a également exprimé sa solidarité, affirmant que « tous [ont] de près ou de loin des problèmes de sécurité au travail ».

À l’issue de la marche, une délégation a été reçue à l’Agence régionale de santé (ARS) aux Abymes. Christelle Antoine a rapporté que l’objectif était de « demander à être associés aux travaux en cours » visant à améliorer la sécurité et les conditions de travail dans les établissements de santé de la région.