
La proposition de rendre la vaccination contre la grippe obligatoire pour les résidents d’Ehpad et certains professionnels de santé a été rejetée par l’Assemblée nationale. Samedi 8 novembre, les députés ont voté contre cette mesure figurant dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, par 108 voix contre 95. Cette décision a été accueillie avec « tristesse » par la ministre de la Santé, Stéphanie Rist (Renaissance), qui soulignait l’importance de cette obligation pour la santé publique.
L’article rejeté prévoyait que l’obligation vaccinale, sous réserve d’une recommandation de la Haute Autorité de santé (HAS), s’applique aux personnes en Ehpad « pendant la période épidémique », ainsi qu’aux « professionnels de santé exerçant, à titre libéral, une profession listée dans un décret en Conseil d’État ». Ce décret devait définir précisément les conditions d’exercice et les risques de contamination.
Stéphanie Rist a insisté sur l’écart de couverture vaccinale : « 82 % des patients en Ehpad sont vaccinés » contre la grippe, mais seulement « 25 % des soignants » le sont. Elle a rappelé l’existence d’autres obligations vaccinales pour les soignants (diphtérie, tétanos, polio, hépatite B), déplorant que « la science [revienne] au cœur de notre société ».
Le vote a révélé des clivages politiques. Les groupes Renaissance, MoDem, Horizons, Parti socialiste et Ecologistes ont majoritairement soutenu la mesure, la qualifiant d’« outil le plus efficace de santé publique ». À l’inverse, le Rassemblement national (RN) et l’alliance RN-UDR ont voté contre, défendant la « liberté vaccinale » et privilégiant « convaincre plutôt que contraindre ». Une large majorité des élus de La France insoumise (LFI) a également voté contre, questionnant les conséquences pour les résidents en Ehpad qui refuseraient la vaccination. La ministre avait pourtant précisé que la volonté n’était « pas d’exclure des gens des Ehpad ».






