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La Belgique connaît une grève historique de trois jours, paralysant les transports et services publics. Les syndicats protestent contre l'austérité et les réformes des retraites.

La Belgique est confrontée à un mouvement social d’une ampleur inédite depuis les années 1980, avec une grève de trois jours qui a débuté le dimanche 23 novembre. Les cheminots ont initié un arrêt de travail, conduisant à une paralysie générale de l’activité prévue pour le mercredi 26 novembre. Cette mobilisation sans précédent est menée par les trois principaux syndicats du royaume – chrétien, socialiste et libéral – et touche les transports, les services publics, ainsi que l’ensemble des secteurs économiques. Le monde associatif s’est également joint aux actions, qui visent à protester contre le programme d’austérité du gouvernement fédéral et les coupes budgétaires envisagées par les communautés et les régions.

Les enseignants francophones, en particulier, ont été appelés à cesser le travail pendant deux jours, les lundi 24 et mardi 25 novembre, une situation qui ne s’était pas produite depuis 2001. Le mercredi, les aéroports de Bruxelles-Zaventem et de Charleroi seront totalement à l’arrêt, perturbant fortement le trafic aérien. La Poste, les hôpitaux, les transports urbains, les prisons, l’audiovisuel public et les administrations municipales seront également affectés, malgré la mise en place d’un service minimal dans certains secteurs. Alors que tous les trains Eurostar entre Bruxelles, Lille et Londres devraient circuler normalement, seule la moitié des liaisons entre Bruxelles et Paris sera assurée.

Les cheminots de la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) ont d’ores et déjà menacé d’organiser une semaine supplémentaire d’arrêt de travail si le gouvernement persiste dans ses projets de réforme de la SNCB et de leur régime de retraite. Actuellement, les cheminots peuvent prendre leur retraite à 60 ans, voire 55 ans dans certains cas. Cependant, les nouvelles réformes prévoient de prolonger leur activité jusqu’à 67 ans à partir de 2027, tout en révisant à la baisse le mode de calcul de leurs pensions. Ces mesures suscitent une forte opposition et une détermination sans faille des syndicats à faire entendre leur voix face à ce qu’ils considèrent comme une attaque contre leurs droits sociaux.