
Une grève d’ampleur touche les écoles parisiennes jusqu’au 21 novembre, avec les personnels d’animation demandant à la Ville de Paris le recrutement de milliers de titulaires. Les syndicats, incluant le Supap-FSU, la CFDT et la CGT, dénoncent une « précarisation massive » du secteur et une détérioration des conditions d’accueil des enfants. Selon eux, environ 200 écoles ont dû fermer leurs cantines, un chiffre que la Mairie de Paris ramène à 119. Des centaines d’autres établissements ont fonctionné avec un encadrement réduit durant le temps périscolaire, aggravant une situation déjà tendue.
Le mouvement de grève, inédit par sa durée pour ces personnels, pourrait être prolongé jusqu’à fin décembre, voire en 2026, si la municipalité d’Anne Hidalgo ne réagit pas. Les principales revendications portent sur le recrutement massif de titulaires, face à un secteur qui compte seulement 2 500 adjoints d’animation et 1 000 animateurs contractuels, contre 8 500 vacataires aux statuts précaires. L’intersyndicale dénonce l’embauche illégale de milliers de vacataires sur des postes permanents, soulignant la précarité des emplois et le manque criant de personnel.
Malgré les mesures avancées par la Mairie de Paris, comme un protocole signé par l’UNSA pour la « valorisation des métiers » et un plan de « déprécarisation », les syndicats estiment que ces efforts sont insuffisants. Le Supap-FSU pointe des formations « insuffisantes » et des difficultés croissantes de recrutement. « Tous les jours, des postes ne sont pas pourvus, les équipes travaillent à flux tendu, elles sont épuisées et les conditions d’accueil des enfants se dégradent », alerte Nicolas Léger. Les syndicats mentionnent également les défis liés à l’inclusion des enfants à besoins éducatifs particuliers, notamment les enfants handicapés, et réclament du personnel spécifique pour le change en maternelle.
Dans un contexte délicat, cinq animateurs d’école maternelle du 11e arrondissement ont été suspendus cette année pour des suspicions de « faits à caractère sexuel ». La Mairie précise que seize des trente suspensions d’animateurs décidées en 2025 à Paris concernaient des suspicions de faits à caractère sexuel, un chiffre stable par rapport aux années précédentes. Face à ces préoccupations, les syndicats exigent que tous les animateurs, y compris les vacataires, soient formés à la prévention des violences sexistes et sexuelles, une formation actuellement réservée aux seuls responsables éducatifs de la ville (REV).







