
Malgré une baisse de la participation par rapport au 18 septembre, l’intersyndicale a maintenu sa journée de mobilisation nationale ce jeudi 2 octobre. Alors que la nomination d’un nouveau gouvernement et la première version du projet de loi de finances pour 2026 sont au cœur des débats, les syndicats entendent accentuer la pression sur l’exécutif. Le ministère de l’Intérieur a recensé 85 000 manifestants à la mi-journée en France, contre 200 000 lors de la précédente journée d’action. Le taux de grévistes dans la fonction publique d’État a également diminué, passant de près de 11 % à 4,22 %.
Sébastien Lecornu, pressenti pour Matignon, a écarté un retour de l’ISF ou l’instauration de la taxe Zucman, tout en promettant des efforts « partagés et justes » sur le budget 2026, avec des hausses et des baisses d’impôts. Ces annonces sont accueillies avec scepticisme dans les cortèges. À Lyon, Julie Anceau, 34 ans, chercheuse en linguistique et en fauteuil roulant, a participé à sa première manifestation, révoltée par la proposition de systématiser la franchise médicale. Pour elle, c’est un « combat à mort » face à la maltraitance des plus faibles.
Dans le cortège parisien, la résignation est palpable. Myriam, institutrice en Seine-Saint-Denis, exprime sa déception quant à la faible mobilisation, doutant de son impact. À Toulouse, Xavier Gilhodes, 56 ans, employé dans les transports, estime qu’il faut « se battre » car « Macron continue à ignorer la voix des urnes ». Les manifestants de Lannion, bien que moins nombreux, affirment que le « ras-le-bol général reste intact ». Geoffrey Jaguin, imprimeur, dénonce le manque d’écoute des élus et la montée du vote contestataire, notamment le RN, faute de réponses concrètes aux préoccupations des citoyens.
À Valenciennes, Éric Pecqueur, salarié chez Toyota et militant CGT-NPA, critique l’« indécence du grand patronat » et le fait que les profits ne bénéficient pas aux salariés. Il appelle à ce que « l’ensemble du monde du travail comprenne ce qui se joue » pour faire « trembler les grands patrons ». Des étudiants infirmiers à Bordeaux dénoncent leurs faibles rémunérations et l’austérité généralisée. Ils plaident pour une grève générale pour faire reculer le gouvernement. La mobilisation, bien que moins massive, témoigne d’une colère profonde et d’un sentiment d’injustice fiscale et sociale.