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La grève du 18 septembre 2025, unissant tous les syndicats, a mobilisé un demi-million de personnes face au gouvernement Lecornu, exigeant un budget plus juste et des concessions sur la réforme des retraites.

La rentrée sociale 2025 a été marquée par une mobilisation syndicale d’une ampleur inédite. La journée de grève et de manifestations du 18 septembre a rassemblé, selon le ministère de l’Intérieur, 500 000 personnes, et plus d’un million d’après la CGT. Cette mobilisation, qui a uni les huit principales organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, FSU et Solidaires) pour la première fois depuis la réforme des retraites de 2023, visait à dénoncer le projet de budget 2026 et les injustices fiscales et sociales qu’il contenait initialement.

Dans un contexte de forte crise politique et d’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale, le nouveau chef du gouvernement, Sébastien Lecornu, se trouve face à un défi majeur. Les syndicats sont désormais des interlocuteurs incontournables pour tenter de trouver un compromis budgétaire et apaiser la colère sociale. M. Lecornu a d’ailleurs affirmé sa volonté de « poursuivre le dialogue » avec les partenaires sociaux.

Cependant, l’abandon de certaines mesures controversées, comme la suppression de deux jours fériés, ne suffira pas. Les organisations syndicales, par la voix de Marylise Léon (CFDT), réclament un « budget de justice fiscale, sociale et écologique ». Des avancées sont attendues, notamment sur la fiscalité des grandes fortunes et des concessions sur la réforme des retraites, qui continue d’empoisonner le dialogue social. Le patronat est également appelé à tempérer son intransigeance après l’échec du « conclave » sur les retraites.

L’enjeu dépasse la simple rentrée sociale. Il s’agit de répondre à une colère sourde et à un sentiment de déconnexion des élites. La capacité de Sébastien Lecornu à négocier un budget 2026 qui satisfasse les syndicats, le Parti socialiste, sans aliéner la droite et le Medef, sera déterminante pour sortir la France de la paralysie et éviter une aggravation de la crise politique qui pourrait profiter à l’extrême droite.