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Le gouvernement grec envisage d'autoriser les salariés à travailler jusqu'à 13 heures par jour pour un même employeur. Cette réforme, en consultation publique, suscite la colère des syndicats et de l'opposition de gauche, craignant une dégradation des conditions de travail malgré les objectifs de flexibilité et de productivité avancés par le gouvernement.

La Grèce, sous l’impulsion de son Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, s’apprête à voter une loi autorisant les salariés à travailler jusqu’à treize heures par jour pour un même employeur. Cette mesure, actuellement en consultation publique jusqu’au 19 septembre, fait suite à l’instauration en 2024 de la semaine de six jours pour certaines entreprises et suscite une vive inquiétude parmi les syndicats et l’opposition de gauche.

Actuellement, la législation grecque permettait déjà des journées de treize heures, mais uniquement pour les salariés cumulant plusieurs employeurs. L’horaire légal quotidien reste de huit heures, avec la possibilité d’ajouter jusqu’à deux heures supplémentaires. Le nouveau projet de loi étend cette possibilité à un seul employeur, avec une majoration salariale de 40% pour ces heures supplémentaires. Des mesures complémentaires sont prévues pour garantir le respect de la durée maximale hebdomadaire de 48 heures et des 150 heures supplémentaires annuelles.

Cette réforme vise à « flexibiliser » le marché du travail, à augmenter les salaires et à pallier les pénuries de main-d’œuvre, alors que la Grèce affiche une productivité inférieure de 40% à la moyenne européenne et un déclin démographique significatif. Néanmoins, les contestations se multiplient. Début septembre, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le Parlement à Athènes pour exprimer leur opposition.

Apostolis Stergiopoulos, un enseignant, a témoigné de son désarroi : « Avec les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle, nous devrions travailler moins d’heures et profiter de notre famille et de nos amis. Au lieu de cela, je vois des enfants tous les jours en classe qui sont tristes, qui ne voient pas leurs parents car ils enchaînent les petits boulots pour survivre », déplore le trentenaire. La Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE) a d’ailleurs appelé à une nouvelle grève de 24 heures le 1er octobre pour exiger le retrait de ce projet de loi.

En 2024, la Grèce avait déjà légalisé la semaine de six jours pour les entreprises fonctionnant en continu ou confrontées à une charge de travail accrue, avec une rémunération majorée de 40% pour le sixième jour travaillé. Cette approche contraste avec la tendance européenne de réduction du temps de travail, comme la semaine de quatre jours expérimentée dans d’autres pays.