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Découvrez la Grattachecca, la boisson glacée romaine ancestrale qui désaltère les habitants face aux vagues de chaleur, perpétuée par des kiosques traditionnels.

Face aux températures caniculaires qui atteignent près de 40 degrés à Rome, une tradition ancestrale refait surface pour désaltérer habitants et touristes : la « grattachecca ». Ce dessert glacé, qui tire ses origines de l’Antiquité, est une alternative rafraîchissante aux glaces et sorbets.

Dans un kiosque historique établi depuis plus d’un siècle sur les rives du Tibre, Massimo Crescenzi, 72 ans, et son épouse Rosanna Mariani perpétuent cette coutume. Rosanna prépare de gros blocs de glace, qu’elle réduit en morceaux avant de les râper manuellement. Massimo, quant à lui, compose les verres avec la glace pilée, en y ajoutant des fruits frais et des sirops au choix des clients. Il insiste sur la distinction avec le granita sicilien, où l’eau est mélangée aux ingrédients avant congélation, offrant ainsi une texture unique à la grattachecca.

La méthode de préparation fait l’objet de discussions à Rome : certains préfèrent le râpage manuel traditionnel, tandis que d’autres optent pour des machines, soulevant des questions d’hygiène. Néanmoins, l’engouement ne faiblit pas. Andrea Alvarado, une Californienne de 55 ans, a savouré une grattachecca saveur tamarin, menthe et cerise noire, se réjouissant de son goût délicieux et rafraîchissant. Elle a découvert ce lieu via les réseaux sociaux, prouvant que les traditions millénaires peuvent s’adapter aux modes de communication modernes.

Avec des vagues de chaleur de plus en plus intenses et fréquentes dues au changement climatique, la demande pour ces desserts glacés augmente. Le couple Crescenzi a ainsi prolongé la saison de la grattachecca, qui débute désormais en mai et se termine en octobre, anticipant une extension encore plus longue à l’avenir. Cette entreprise familiale, ouverte par le grand-père de Massimo en 1913, se transmet sur quatre générations, assurant la pérennité de cette tradition romaine. Massimo Crescenzi, gardien de cette histoire, explique que la glace provenait autrefois des montagnes des Abruzzes, transportée par charrettes, avant l’arrivée des usines de production de glace. Le nom même de « grattachecca » viendrait de l’anecdote d’une noble ayant une servante nommée Francesca (diminutif « checca » en dialecte romain) qui préparait cette boisson désaltérante.