
Les relations entre le gouvernement et le patronat français sont de plus en plus tendues, malgré un dialogue qualifié de « très dense et très construit » par Patrick Martin, président du Medef, après sa rencontre avec Sébastien Lecornu ce mercredi. Le désamour, qui couve depuis des mois, s’intensifie alors que les débats budgétaires se concentrent sur la fiscalité des entreprises.
Les entreprises françaises ont déjà fortement contribué au budget 2025, avec une augmentation de 15 milliards d’euros de charges supplémentaires. Cela inclut une surtaxe sur l’impôt sur les sociétés, une diminution des allègements de charges et une réduction des aides à l’apprentissage. Les grandes entreprises, notamment celles dont le chiffre d’affaires dépasse un milliard d’euros, sont particulièrement concernées par une contribution exceptionnelle sur leurs bénéfices pour l’année 2025.
Le Medef avait déjà exprimé son mécontentement face à un « spectacle politique désolant » en octobre 2025, soulignant des inquiétudes croissantes au sein du patronat. Patrick Martin avait alors appelé à la responsabilité des acteurs politiques, déplorant que les débats soient « hors-sol » et déconnectés des réalités économiques. Ces tensions s’inscrivent dans un contexte où le patronat s’est montré particulièrement vigilant quant aux décisions du gouvernement.
Par ailleurs, les négociations sur l’assurance chômage sont également sources de friction. Alors que le ministère du Travail vise 400 millions d’euros d’économies annuelles sur les ruptures conventionnelles, le patronat réclame un effort d’un milliard d’euros, ajoutant à la crispation générale. Le report de la suppression de la CVAE à 2030, initialement prévue pour 2027, et l’introduction d’une contribution complémentaire à la CVAE pour 2025 sont d’autres points de discorde.
Cette situation de désamour souligne une divergence de vues profonde entre l’exécutif et les entreprises, ces dernières craignant une perte de compétitivité et un affaiblissement de l’économie face à une pression fiscale jugée excessive.






